Après Kobané, où il est allé en 2014 et où il a pu rencontrer l'armée des femmes et l'ensemble des résistants kurdes en lutte contre Daech, Zerocalcare s'est rendu en Irak au printemps 2021, pour témoigner de la situation des Ézidis de Shengal.
Méconnue par la communauté internationale, cette minorité religieuse a été victime des pires massacres au fil des dernières années, au point de perdre son territoire avant de parvenir à le reconquérir grâce à l'aide des Kurdes. Dans cette enclave dont l'autonomie est sans cesse remise en question, les Ézidis s'efforcent de mettre en oeuvre les principes du confédéralisme démocratique kurde, à commencer par la libération des femmes, la coexistence entre les peuples et l'autodéfense. Pris en étau entre les diplomaties irakienne et turque, qui souhaitent toutes deux la disparition de cette entité, les habitants de Shengal subissent encore des bombardements incessants. Ce sont leurs combats, leurs questionnements et l'actualité de leurs luttes que Zerocalcare met en lumière, soucieux d'accompagner une résistance qui s'efforce de survivre dans l'indifférence assourdissante de l'Occident.
« Ne suis-je pas une femme?? », telle est la question que Sojourner Truth, ancienne esclave, lança en 1851 lors d'un discours célèbre, interpellant féministes et abolitionnistes sur les diverses oppressions subies par les femmes noires : oppressions de classe, de race, de sexe. Héritière de ce geste, bell hooks décrit dans ce livre paru en 1981 aux États-Unis les processus de marginalisation des femmes noires. Elle livre une critique sans concession des féminismes blancs, des mouvements noirs de libération, et de leur difficulté à prendre en compte les oppressions croisées.
Un livre majeur du « Black Feminism », un outil nécessaire pour tou·te·s à l'heure où, en France, une nouvelle génération d'Afroféministes prend la parole.
« Qu'est-ce qui peut bien faire qu'une femme soudain abandonne celle à qui elle vient de dire, Quels merveilleux moments j'ai passés auprès de toi, aujourd'hui encore : je veux ça tous les jours de la vie ? » Tel est le questionnement auquel est confrontée Jenny après le départ d'Ève. Toutes deux apprendront qu'« on peut vivre une même histoire de deux façons totalement différentes ». Livrant en alternance les points de vue des deux femmes, Fanny Chiarello et Wendy Delorme interrogent de manière sensible et incarnée la possibilité d'une relation durable, la compatibilité de modes de vie a priori opposés, la nécessité d'affronter les fantômes du passé afin de rendre le présent possible, tandis que s'ébauche en contrepoint une subtile réflexion sur les pouvoirs et les limites de la création littéraire.
« Elles étaient toutes brisées et pourtant incassables. Elles existaient ensemble comme un tout solidaire, un orchestre puissant, les organes noués en ordre aléatoire, un grand corps frémissant. Et j'étais l'une d'entre elles. » Une société totalitaire aux frontières closes, bordée par un fleuve. Sur l'autre rive subsistent les vestiges d'une communauté de résistantes inspirée des Guérillères de Monique Wittig. Dans la capitale du territoire fermé, divers personnages se racontent, leurs aspirations, leurs souvenirs, comment survivre, se cacher et se faufiler dans un monde où les livres sont interdits.
Une dystopie où se reflètent les crises que nous traversons aujourd'hui. Un roman choral poétique et incandescent, où l'on parle d'émancipation des corps, d'esprit de révolte et de sororité. Un hommage à la littérature et à son potentiel émancipateur et subversif.
Engagées dans le Mouvement pour la santé des femmes dans les années 1970, Barbara Ehrenreich et Deirdre English enquêtent sur les racines historiques de la professionnalisation du corps médical. Portant un regard féministe sur les chasses aux sorcières en Europe et la suppression de la profession de sage-femme aux États-Unis, elles s'interrogent : et si, derrière ces événements, se cachait une véritable monopolisation politique et économique de la médecine par les hommes de la classe dominante, reléguant peu à peu les femmes à la fonction subalterne d'infirmière docile et maternelle??
Depuis sa parution aux États-Unis en 1973, cet essai concis et incisif a ouvert la voie à de nombreux travaux de recherche et prises de conscience. Cette traduction s'ouvre sur une préface inédite des deux autrices.
« Sur cinq cents pages László Krasznahorkai entremêle les voix d'une multitude de narrateurs pour nous raconter les quelques semaines d'une petite ville hongroise près de la frontière avec la Roumanie. Par un véritable feu d'artifice d'inventivité, jouant sur les registres de langue autant que sur les thèmes (allant de la comédie burlesque et absurde au drame le plus pathétique), Krasznahorkai se livre à une critique féroce de la Hongrie contemporaine : un pays ébranlé par le délabrement politique et économique, un pays éthiquement malade. Derrière la façade comique du retour manqué du baron, c'est un monde morbide qui se fait jour. Un monde en proie au chaos dans lequel les personnages tournent en rond, perdus et errants et une sourde inquiétude, ponctuée par les klaxons d'un groupe de motos, gagne peu à peu le lecteur. »
Gwen, Mel et Hattie ont décidé de partir en randonnée dans la forêt, en compagnie de leur joyeux petit chien. Les trois filles ont un plan bien précis : elles ont prévu de grimper au sommet d'une petite montagne pour observer le ciel et les alentours avec leurs jumelles. C'est génial de se promener dans la nature, mais c'est encore mieux quand on connaît le nom des plantes et des animaux qui nous entourent ! Du castor au porc-épic, en passant par toutes sortes de fougères et de baies, Gwen, Mel et Hattie vont découvrir plein de nouvelles espèces. Un album magnifique, qui donne envie de partir en randonnée dès la lecture terminée !
Il était une fois, sur une île, des chats sales et sans gêne qui régnaient sur un royaume à l'odeur bien particulière, celle d'une décharge publique. Jadis, un énorme bateau avait accosté pour déverser des tonnes et des tonnes de déchets. Depuis ce jour, les chats qui y habitent s'en donnent à coeur joie, fouillent parmi les ordures à la recherche de nourriture, et deviennent de plus en plus gros... Sauf que, parmi ces félins un peu trop gloutons, une famille de chats, elle, ne voit pas tout ça d'un très bon oeil. Ils détestent la saleté et, bientôt, ils vont trouver une solution astucieuse pour partir de cette île à l'odeur nauséabonde. Un plan qui pourrait bien faire enfin réagir leur congénères... Dans cet album astucieux, aux dessins pleins de douceur et d'humour, Masoud Gharehbaghi nous offre une fable écologique subtile, en nous glissant avec malice qu'avec un peu d'imagination, il est encore possible d'inverser le cours de choses.
Dès 1965, avant le mouvement de « retour à la terre » des années 1970, Claudie et Francis Hunzinger, citadins tous les deux, choisissent de s'installer dans une bergerie des Vosges avec un troupeau de moutons. Ils s'orientent vite, non pas vers la vente des agneaux, mais vers le travail de la laine. Les saisons passent alors à teindre les toisons des brebis avec les plantes qui les entourent, puis à tisser tapis, coussins, gilets, objets-poèmes loin de tout savoir-faire artisanal. Bambois, la vie verte, publié en 1973, décrit un quotidien tout à la fois dur et insouciant qui fait écho aux aspirations de l'époque et rencontre rapidement un large lectorat. Lire Bambois aujourd'hui, premier récit d'une oeuvre prenant pour thèmes la forêt, la relation aux lieux et aux animaux, c'est revenir aux sources de l'inspiration de Claudie Hunzinger.
Épuisé depuis de nombreuses années, ce titre est le premier d'une toute nouvelle collection, Radeau, qui propose notamment de faire découvrir des expériences de vie bricolées en marge de la société de consommation.
Nouvelle édition augmentée du best-seller de Zerocalcare : Kobane Calling. Dans cette édition figureront les planches d'Imbroglio et des planches inédites expliquant les évolutions de la situation au Rojava.
Bouleversée par la mort en prison de la militante Ulrike Meinhof en 1976, bientôt suivie de celle de quatre autres membres de la RAF (Fraction Armee Rouge), d'Eaubonne publie en 1978, aux éditions féministes Tierce, Contreviolence ou La résistance à l'État, petit ouvrage qui rassemble plusieurs textes sur les rapports entre féminisme et violence politique, ainsi que quelques poèmes. Ces textes ont été écrits dans un contexte de débats internes aux mouvements écologiste et féministe sur les stratégies de non-violence ou d'action directe (autodéfense féministe, sabotages, etc.), et également de débats dans tous les milieux militants sur le soutien plus ou moins critique à apporter à celles et ceux ayant choisi la lutte armée, principalement en Allemagne mais aussi en Italie ou en France, face à la répression des États (conditions d'emprisonnement extrêmes et morts suspectes des détenu·es en Allemagne).
Cette réédition est accompagnée d'une présentation historique, fruit de plusieurs années de recherche, dans laquelle Isabelle Cambourakis remet en perspective la trajectoire de d'Eaubonne et propose une analyse fouillée de son parcours politique, depuis sa socialisation primaire à travers l'étude des engagements politiques de ses parents dans les années 1920 et 1930, jusqu'à l'activisme radical des années 1970.
Lou, archiviste à Toronto, mène une vie morne et solitaire. Quand son directeur l'envoie dresser l'inventaire d'une bibliothèque sur une île reculée, elle saisit sa chance et part à l'aventure. Arrivée dans sa nouvelle maison, Lou découvre qu'elle n'est pas seule : un ours y habite déjà. Rapidement, la relation des deux compagnons va évoluer, transgressant imaginaire et bienséance.
Lorsque cette fable féministe - hautement réaliste - fut publiée pour la première fois au Canada en 1976, son succès fut à la mesure du scandale qu'il provoqua. Dans cette ode troublante à l'émancipation des femmes, Marian Engel nous laisse entendre que la relation que nous tissons avec les animaux a aussi beaucoup à nous dire sur nos propres désirs.
Autrice et poétesse issue d'une famille d'ouvriers, Nella Nobili a grandi en Italie mais a passé une grande partie de sa vie en France. Elle a composé de nombreux poèmes en prose, mettant en lumière les discriminations à l'égard des femmes mais aussi la situation des prolétaires, notamment dans les usines. "La jeune fille à l'usine" mêle souvenirs de son enfance à Bologne, émerveillement de l'apprentissage scolaire aussitôt suivi de l'entrée à la fois attendue et contrainte à l'usine et le désenchantement qui s'ensuit. Un magnifique hymne à la classe ouvrière, à sa famille et à ses soeurs d'usine disparues en forme d'appel à une prise de conscience de la précarité de leurs conditions de travail.
Pour les vacances, Jade est invitée chez sa cousine Louise. Or Louise habite sur une île où il n'y a pas de voitures, ce qui pourrait bien décider Jade à transformer son propre quotidien...
Pour Oskar, manger, c'est une perte de temps. Ses parents ne manquent pas d'imagination pourtant, mais seul son petit frère semble capable d'éveiller son appétit. Il y a peut-être un bon moyen d'avoir ses parents rien que pour lui...
Dans la famille de Moussa 7, à Kinshasa, on est luthier de père en fils. Flûtes, koras, tam-tam djembés, bâtons de pluie et autres kass kass sont façonnés et réparés avec soin de génération en génération. Mais les harpes ngombi occupent une place spéciale dans le cSur du grand-père de Moussa 7, car ce sont elles qui ont le pouvoir de faire entendre les paroles des génies du Congo, ce fleuve long de 4 700 kilomètres, large et chaotique, cause de nombreux naufrages mais surtout source de vie et dapaisement pour les habitants de tous les pays quil traverse. Plus encore que sur les autres instruments, le jeune Moussa veille avec une attention particulière sur ces harpes. Car il tient à perpétuer la tradition tout en nourrissant lespoir de réveiller louïe du vieil homme et de faire résonner à jamais la musique du fleuve.
Trois poules habitent dans le jardin de Lou : Picorette, Galinette et Plumette. Mais cette dernière a disparu. Où a-t-elle pu aller ? Lou est bien décidée à la retrouver, même si elle doit fouiller tout le jardin.
Miriam est tombée dans le coma après un accident. Andrea la connaît depuis peu, mais il est follement amoureux d'elle. Chaque jour désormais, il vient s'asseoir à ses côtés et lui parle, parce qu'il entend sa voix. Leurs paroles se font écho dans leurs esprits et dans les limbes où Miriam reconstruit ses souvenirs et où Andrea tente de la ramener à la vie. Autour du lit de la jeune fille défilent d'autres personnages, qui attendent son réveil : ses parents, Mara et Lucio, déjà affectés par une tragédie qui les a éloignés l'un de l'autre ; le prêtre Nanni, l'exorciste vénéré, qui s'efforce de faire d'Andrea son disciple tandis qu'il est persuadé que Miriam est possédée par le diable, au point de chercher à les éloigner l'un de l'autre à tout prix ; et enfin, Gabry, la meilleure amie de Miriam, qui lui envoie de longs messages depuis Bologne, où elle a déménagé. En sept jours, les histoires et les voix de ces personnages alternent et se répondent, bâtissant une intrigue où les questions de l'amour et de la mort se mêlent à celles du salut et du destin, tandis que la raison cède de plus en plus sa place à l'inconscient, jusqu'à ce que la réalité ne reprenne violemment le dessus.
« L'intime et l'universel se rejoignent. » C'est ma mère qui le dit. Elle ajoute que cela la fait se sentir moins seule avec son problème. Comme si tous ces jeunes qui marchent pour la planète marchaient aussi pour moi. En attendant c'est la même urgence. Dix ans pour la planète. Dix ans pour moi.
Le livre qui a inspiré le film Zorba le Grec avec Antony Queen, réalisé par Michael Cacoyannis en 1964.
Classique intemporel de la littérature grecque et mondiale, Alexis Zorba est l'un des grands romans emblématiques de Nikos Kazantzakis, publié ici dans une nouvelle traduction signée René Bouchet. À travers l'histoire de la rencontre entre deux hommes, jeune intellectuel désireux de sortir de ses livres pour se confronter au réel, et Zorba, un homme mûr, force de la nature animé par un élan vital impétueux, un être à la liberté souveraine, tous deux en partance pour la Crète où ils exploiteront ensemble une mine de lignite sous l'oeil circonspect des villageois, Kazantzakis aborde des questionnements existentiels fondamentaux qui font écho à la destinée de l'auteur mais dont la portée est universelle.
C'est l'été. Pour fuir la chaleur, la famille Moomin et leurs amis décident d'aller se baigner. Or, en arrivant sur la plage, ils découvrent un bateau abandonné qui ne demande qu'à être baptisé pour naviguer. Un nom est rapidement trouvé et les voici tous embarqués à bord de L'Aventure, en direction d'une île inconnue où ils pourront savourer les crêpes préparées par Maman Moomin. Mais au même moment, des centaines de hattifnattes accostent de l'autre côté de l'île pour leurs retrouvailles annuelles. Comment la rencontre avec ces mystérieuses créatures électriques va-t-elle se passer ?
Aujourd'hui, Billie et sa chienne Chipolata ont décidé d'aller se promener en tête-à-tête... sans maman ! Mais si, pour une petite fille, l'aventure se trouve presque à chaque coin de rue, la ville peut aussi se révéler un poil inquiétante. Heureusement que Chipo est là pour entraîner Billie cabrioler au parc, au milieu de ses fleurs et de ses drôles d'habitants.
Chaque soir, lorsqu'il est l'heure de se coucher, Petite Souris attend avec impatience le moment où sa maman viendra lui raconter une histoire. Mais ce que Petite Souris préfère, c'est quand ils lisent ensemble les contes des Frères Grimm - et qu'ils discutent, bien installés sur leurs oreillers, de la fin de chaque histoire. Riikka Jäntti propose un recueil de contes savoureux et revisite quelques-uns des plus grands classiques de la littérature jeunesse, de Hansel et Gretel à Jack et le Haricot magique. C'est aussi l'occasion pour l'autrice finlandaise de célébrer avec subtilité et douceur ce moment de partage que constitue l'éternelle lecture du soir.
Adé est une jolie petite fille à la peau noire, aux grands yeux bruns et aux cheveux crépus. Une chevelure magnifique et fournie, qui lui vaut néanmoins de nombreuses moqueries à l'école, les autres enfants lui disant notamment qu'ils ont l'impression qu'elle a « comme un million de papillons noirs sur la tête ». Adé aime les fleurs, les papillons, les éclairs au chocolat et poser des questions. Un jour qu'elle est en compagnie de sa mère et de ses tantes, elle les interroge donc sur ses cheveux sans cesse raillés. Grâce à elles, elle va découvrir en douceur la beauté de ces papillons endormis sur sa tête, jusqu'à leur envol final. Un ouvrage qui invite à la tolérance, l'acceptation de soi et vise à introduire un peu de diversité dans la littérature jeunesse. « »