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Quai Branly
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Gradhiva n.39 : Recherches artistiques sur les restes humains
Lucia Piccioni, Frédéric Keck
- Quai Branly
- Gradhiva
- 25 Juin 2025
- 9782357441583
En quoi les zoonoses, ces maladie infectieuses animales transmissibles à l'être humain, comme la rage, la tuberculose, la grippe aviaire ou la Covid-19, modi?ent-elles nos conceptions de la politique, du pouvoir, de l'émancipation ? Sans la récente pandémie de Sars-Cov-2, cette question n'aurait peut-être pas acquis l'acui...
En quoi les zoonoses, ces maladie infectieuses animales transmissibles à l'être humain, comme la rage, la tuberculose, la grippe aviaire ou la Covid-19, modi?ent-elles nos conceptions de la politique, du pouvoir, de l'émancipation ? Sans la récente pandémie de Sars-Cov-2, cette question n'aurait peut-être pas acquis l'acuité et l'urgence qui la caractérisent aujourd'hui. D'après de nombreux rapports scienti?ques, le nombre et l'ampleur de ces zoonoses sont appelés à augmenter, leur place étant directement liée aux dérèglements climatiques et à la baisse rapide de la biodiversité. Il est fréquent, dans la mouvance écologiste, d'interpréter la prolifération des virus comme la revanche de la nature contre le mauvais traitement que les humains lui feraient subir.
Une veine complotiste croit y voir une lutte entre puissances autour des armes biologiques. En s'intéressant aux pratiques contemporaines de préparation aux pandémies, ce livre emprunte une tout autre voie. Car, depuis vingt ans, la " chasse aux virus ", inventée il y a un siècle, a cédé la place à une autre approche, où l'animal occupe un rôle éminent d'émetteur potentiel de signaux d'alerte, dont les traces sont conservées dans des congélateurs et des bases de données. À travers la ?gure de la sentinelle animale, une autre relation entre humains et non-humains se dessine où la solidarité existe déjà tout en restant un idéal à réaliser.
Un nouveau solidarisme, voire un nouveau socialisme, pourrait en découler. -
L'issue des conquêtes coloniales, les puissances colonisatrices ne se sont pas seulement approprié des territoires et des biens culturels : elles ont aussi collecté des paroles. Missionnaires, administrateurs, ethnologues et linguistes ont, plus exactement, transformé en textes des énoncés oraux de natures et de fonctions variées dans leur contexte d'origine, bientôt rassemblés sous la catégorie de « littérature orale ».
En situation d'asymétrie coloniale, ce triple transfert (de l'oral à l'écrit, d'une langue à une autre, d'un contexte culturel à un autre) a donné lieu à d'inévitables altérations. Les sources des textes ont parfois été effacées, et leur sens déformé ou perdu. Quelques anthologies de contes africains, océaniens, ou autres, se vendent encore aujourd'hui sans que la provenance des textes ne soit interrogée. Certains ont connu des trajectoires remarquables, notamment lorsqu'ils sont passés entre les mains de poètes des avant-gardes, comme Tristan Tzara, Blaise Cendrars, ou Jerome Rothenberg, ou encore d'écrivains eux-mêmes issus de territoires colonisés, comme Léopold Sédar Senghor ou Patrick Chamoiseau.
Aiguillé par les principes des enquêtes de provenance menées sur les objets de musée, ce dossier, qui fait le pont entre les recherches francophones et germanophones sur le sujet, propose des études de cas africains, caribéens et nord-américains. Quelles sont les logiques d'appropriation à l'oeuvre dans ces transferts ? Est-il possible de les déjouer ? -
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Gradhiva n.36 : collectionner le vivant
Serge Reubi, Mélanie Roustan
- Quai Branly
- Gradhiva
- 1 Novembre 2023
- 9782357441552
À l'heure de la crise de biodiversité, entre inventaire du vivant, domestication du sauvage et conservatoire de la vie, les collections vivantes des jardins, musées et laboratoires, qui incarnaient la mainmise des humains sur la nature (colonisée) cristallisent aujourd'hui leur vulnérabilité dans une dialectique du maître et de l'esclave revisitée
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«Présence africaine»est une revue littéraire et culturelle, héritière du panafricanisme et des négritudes d'avant la Seconde Guerre mondiale, fondée en 1947 par l'intellectuel sénégalais Alioune Diop. Une maison d'édition et une librairie lui sont liées. Etudes, témoignages et documents autour de l'héritage historique, politique et intellectuel de cette revue.
Gradhiva au musée du quai Branly La revue Présence Africaine est fondée à Paris en 1947 par l'intellectuel sénégalais Alioune Diop (1910-1980). Ses objectifs : « Publier des études africanistes sur la culture et la civilisation africaine ; publier des textes africains ; passer en revue des oeuvres d'art ou de pensée concernant le monde noir ». Il crée alors un comité de rédaction composé essentiellement d'intellectuels africains, malgaches, antillais et obtient le soutien de personnalités telles que Jean-Paul Sartre, André Gide, Emmanuel Mounier, Richard Wright... S'il ne souhaite pas au départ défendre une idéologie particulière, Alioune Diop définit en 1955 cette ligne éditoriale : « Tous les articles seront publiés sous réserve que leur tenue s'y prête, qu'ils concernent l'Afrique, qu'ils ne trahissent ni notre volonté antiraciste, anticolonialiste, ni notre solidarité des peuples colonisés. » La maison d'édition Présence Africaine naît en 1949 et ouvre sa librairie rue des Écoles en 1962. Diop organise le premier congrès des artistes et écrivains noirs à Paris en 1956, un second congrès à Rome en 1959 et participe activement à l'organisation du premier Festival des arts nègres de Dakar en 1966. L'exposition présentée au musée du quai Branly (du 10 novembre 2009 au 30 janvier 2010) retrace les vingt premières années de Présence Africaine. Cette entreprise culturelle a joué un rôle majeur dans l'histoire des intellectuels noirs francophones, anglophones et lusophones des années 1950-1960. Ce numéro spécial définit le « mouvement » Présence Africaine, en décrypte les engagements politiques et intellectuels, et met en perspective son héritage historique. Depuis l'Abbé Grégoire jusqu'à Alioune Diop en passant par les différents mouvements d'idées issus des échanges entre les Noirs d'Afrique, d'Amérique et d'Europe (Panafricanisme, New Negro, Négritude...), nous retraçons ici la généalogie des discours et des textes sur les « mondes noirs » et les « conditions noires ».
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Ce dossier de Gradhiva se penche sur les représentations et les usages magiques du livre et de l'écriture dans des situations d'échange entre les humains, les esprits ou les dieux pour préserver ou ôter la vie, lier des êtres en scellant un pacte d'amour, annoncer la fortune et le retour des marchandises, accompagner les âmes au ciel...
Sciences occultes de l'Europe du 19è siècle, prophètes miracles dans le Congo belge du début du 20è, lettres aux morts dans l'Egypte pharaonique ou écrits et rêves chamaniques du Pérou et du Mexique, anthropologues, archéologues et historiens nous invitent ici, à travers des époques et des espaces variés, à interroger l'étrange pouvoir prêté au langage de transformer le réel. Car c'est moins le sens que l'effet produit qui intéresse les usagers de ces signes graphiques. Qu'il soit index, icône, symbole ou écriture magique, l'écrit est la trace d'une image mentale, d'un rite ou prolongation de la voix. Comment décrire la nature hybride de ces textes extraordinaires ? Que nous dit-elle du pouvoir prêté au signe écrit ? L'écrit magique est-il au texte conventionnel ce que la parole rituelle est à la parole ordinaire : une manifestation du langage agissant libéré des conventions de notation textuelle ? Ce sont autant de questions qui accompagnent l'exploration dans ce numéro des enjeux pragmatiques - l'acte d'inscription, le geste du tracé et du déchiffrement, les savoirs et les expériences - liés aux usages rituels de l'écriture.
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Gradhiva n.37 : Archives, écriture, fiction : Dans les pas de Jean Jamin
Revue gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 28 Février 2024
- 9782357441569
Gradhiva est une revue semestrielle française d'anthropologie et de muséologie. Elle a été fondée en 1986 par Michel Leiris et Jean Jamin. Elle a été dirigée de 1986 à 1996 par Jean Jamin, de 1997 à 2006 par Françoise Zonabend et de 2007 à novembre 2008 par Erwan Dianteill.
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Gradhiva n.33 : wampum : les perles de la diplomatie
Gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 2 Février 2022
- 9782357441330
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Gradhiva n.35 : les vies longues de la maison
Revue gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 1 Mars 2023
- 9782357441361
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Comment et pourquoi les musées sont-ils créés en Chine ? Quelles politiques de valorisation du patrimoine, de l'histoire, de l'art sont actuellement mises en oeuvre, aussi bien en République populaire de Chine (RPC) qu'à Taïwan ? Souvent moins connus et étudiés, les musées et autres outils de transmission patrimoniale participent eux aussi du développement chinois : alors qu'on en comptait une vingtaine en 1949, ils sont aujourd'hui plus de 2 300 en RPC. S'intéresser à leur genèse et à leur fonctionnement, c'est être directement aux prises avec la société chinoise d'aujourd'hui et les grandes questions qui la traversent : statut des minorités, interactions souvent conflictuelles entre les différents échelons de gouvernement, place accordée à la religion, regard et discours du pays sur ses traditions et son histoire, etc. Autant de problématiques abordées par ce nouveau numéro de Gradhiva qui s'attache à proposer une ethnographie de divers projets muséaux et patrimoniaux et, partant, à esquisser une anthropologie politique des États-nations chinois et taïwanais.
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Gradhiva n.21 : deux siècles de création artistique Haïti
Gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 4 Février 2015
- 9782357440753
Consacré aux transformations de la création plastique à Haïti, sur la période allant des années 1930-1940 à nos jours, ce numéro de Gradhiva s'intéresse à deux moments de reconfiguration particulièrement marquants : celui amorcé dans les années 1930-1950 et celui qui intervient dans les années 1980-1990, en montrant comment les créateurs travaillent et retravaillent des formes stabilisées tout en en inventant sans cesse de nouvelles et en explorant les possibilités offertes par des matériaux et des techniques jusque-là inexploités. Les contributions réunies dans ce numéro explorent plus spécifiquement deux grandes thématiques interconnectées : d'une part le « processus créateur » (créativité, savoir, mémoires), de l'autre les dynamiques institutionnelles (centre d'art, marché, musée, expositions internationales).
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Gradhiva n.27 : sur le vif ; photographie et anthropologie
Gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 23 Mai 2018
- 9782357441101
L'histoire de l'anthropologie et celle de la photographie sont étroitement liées depuis leur apparition quasi simultanée au XIXe siècle. Mais force est de constater la relative absence de travaux portant sur les pratiques, les usages et plus généralement l'histoire des « images » de l'anthropologie dans l'entre-deux-guerres, période pendant laquelle l'institutionnalisation de la discipline va de pair avec l'essor d'une modernité photographique. Or, les archives d'ethnologues montrent aujourd'hui l'importance de la pratique photographique sur le terrain, l'apparition d'appareils légers comme le Leica et celle du genre du photoreportage, les ayant influencés et séduits. Leurs carnets de l'époque contiennent souvent de nombreuses photos, des collections muséales se constituent et des réseaux de diffusion visuels variés débordent le cadre strictement scientifique. Par ailleurs, la réutilisation de la photographie de « types » physiques, encore très courante, illustre la tension entre la permanence de schèmes visuels hérités de l'anthropologie physique du XIXe siècle et la volonté d'une science moderne de remettre en question l'existence des races. Ce numéro interroge aussi les enjeux techniques et financiers de conservation, de classement et d'archivage ainsi que le traitement éditorial des images parfois révélateur de tensions entre les logiques scientifique, économique et esthétique. Il fait le point sur les enjeux que présente la photographie en anthropologie dans l'entre-deux-guerres, en abordant différentes traditions nationales et aires géographiques et propose de questionner le geste photographique en tant que geste scientifique, car les images font partie intégrante de l'histoire de la discipline, à l'instar des grands textes classiques.
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Ce monde en cache-t-il un autre ? Et si notre réalité déréglée n'était qu'une réalité parmi d'autres, encore plus défaillantes ? Et que faire quand il ne restera plus aucun monde ou que nous les aurons tous traversés ? Le soupçon sur la nature de la réalité et sur ce qu'elle pourrait camoufler est au coeur de l'oeuvre de l'écrivain de science-fiction Philip K. Dick, mais aussi au point de départ de nombreuses enquêtes d'anthropologues sur la sorcellerie, la magie ou la divination. Dès lors qu'est-ce que les anthropologues ont à apprendre de la lecture de Philip K. Dick et comment penser la relation entre anthropologie et science-fiction ?
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"Negro anthology" semblable à une enquête documentaire, est une oeuvre d'une grande modernité formelle et théorique. C'est en 1931, année de l'Exposition coloniale et de « l'affaire » des jeunes noirs américains de Scottsboro, que Nancy Cunard, née en Angleterre en 1896 et symbole de l'avant-garde anglo-saxonne et française des années 1920, se lance dans la réalisation de cette anthologie historique. Composé d'articles, d'archives, de photographies, de dessins, de portraits, d'extraits de presse, de poèmes, de partitions musicales, de témoignages ou encore de statistiques, cet ouvrage de huit-cent-cinquante cinq pages, compte deux-cent cinquante articles et cent cinquante auteurs.
Les contributeurs sont des militants, intellectuels, journalistes, artistes, poètes, universitaires, anthropologues ; Africains-Américains, Antillais, Africains, Malgaches, Latino-Américains, Américains, Européens, femmes et hommes. Y collaborent entre autres : Samuel Beckett, Georges Sadoul, Ezra Pound, Langston Hugues, Zora Neale Hurston, Georges Padmore, Alain Locke, Georges Lavachery, Jomo Kenyatta et Kenneth Macpherson. Nancy Cunard, poète, modèle, éditrice, collectionneuse, militante, journaliste, symbolise une époque où avant-gardes artistico-littéraires et engagement politique étaient imbriqués. C'est à travers la visite des grands thèmes abordés dans Negro Anthology que ce numéro de Gradhiva met en lumière les réseaux artistiques, littéraires, et politiques transnationaux tissés par Nancy Cunard dans les années 1910-1930, qui ont fait de cette anthologie un monument de l'histoire des Noirs.
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Réunit dix textes issus de journées d'études consacrées à l'Indian Gallery et à sa fortune critique en France. Ce lieu fondé en 1845 par le peintre et ethnologue américain G. Catlin (1796-1872) et consacré aux Indiens d'Amérique du Nord, fut le premier musée d'anthropologie ouvert au public à Paris et marqua les représentants du romantisme français.
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Gradhiva : dinh q. le. le fil de la mémoire et autres photographies
Gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 27 Avril 2022
- 9782357441347
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Ce numéro de Gradhiva traite du rapport complexe entre création et fiction. Il vise à éclairer le processus créateur en s'interrogeant sur la diversité des modalités par lesquelles les créateurs l'envisagent pour eux-mêmes et sur sa mise en abyme par d'autres artistes, plasticiens, écrivains ou cinéastes. Les articles réunis dans ce dossier explorent comment création et fiction s'entrelacent : par inclusion lorsque l'oeuvre elle-même expose la fiction de sa propre création (Francis Ponge dans La Fabrique du Pré) par débordement lorsque processus créateur et oeuvre deviennent indissociables d'une forme de vie (Marcel Proust ou Pier Paolo Pasolini) sans oublier par intromission du pouvoir (telle l'apparition au XVIIe siècle, de nouvelles figures de poètes, enfants ou artisans louant la grandeur du souverain). On y découvre également comment création et fiction se réverbèrent : dans la mise en scène de l'artiste au travail (Le mystère Picasso de Henri-Georges Clouzot) ; dans la restitution au cinéma d'une passion créatrice (Séraphine de Martin Provost) ; par le dialogue, sur la création d'une oeuvre particulière (les romans de Philippe Dagen sur des artistes) ou encore à travers l'exploration littéraire d'oeuvres plastiques (Pierre Michon). Ce volume offre un éventail d'études qui engage l'anthropologie des processus créateurs sur de nouvelles voies.
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Gradhiva n.17 : l'esthétique du geste technique
Gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 25 Mai 2013
- 9782357440494
Les chants dont les prisonniers texans rythment leurs gestes de travail ont-ils quelque chose à voir avec le geste fluide du luthier taillant un violon, celui de la scarificatrice bwaba ciselant les chairs ou celui de l'Homo erectus taillant un biface ? Resserrant la vieille question des rapports entre le beau, l'utile et le nécessaire, ce dossier choisit de privilégier celle de l'esthétique du geste technique. En quoi un tel geste peut-il être jugé beau, et cette beauté tient-elle à des caractéristiques tangibles - régularité, rythmicité, économie... - ou à des traits plus impalpables ? La question est envisagée ici à partir de la distinction opérée par Hannah Arendt entre travail et oeuvre. Le travail - l'ensemble des tâches répétitives nécessitées par la survie quotidienne - est parfois sublimé par des chants ou des chorégraphies qui embellissent le labeur et allègent sa pénibilité. Tandis que l'élaboration d'une oeuvre - c'est-à-dire la création d'un objet qui viendra s'ajouter durablement au monde - peut être esthétisée par un geste technique hautement maîtrisé. De Boas à Leroi-Gourhan, des auteurs ont lié la valeur esthétique d'un objet à la perfection de sa réalisation technique mais les contributeurs de ce dossier, qui s'étend de la Préhistoire au XXIe siècle, et de l'Europe à l'Afrique, montrent que le geste technique est une composante à part entière du jeu social dans lequel il s'insère et que sa beauté ne se réduit pas à la maîtrise de règles formelles.
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Gradhiva n.13 : pièges à voir, pièges à penser ; présences cachées dans l'image
Gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 22 Mai 2011
- 9782357440425
Une chimère, définie dans ses termes les plus simples, est une image composée de fragments tirés de la représentation de deux êtres différents. Par cette double référence (par exemple à l'image d'un humain et à celle d'un oiseau) ces représentations font surgir une présence qui, sans être matériellement inscrite dans la surface peinte, ou dans l'objet sculpté, constitue une conséquence de leur assemblage. Par un processus de contraction de l'image, la représentation chimérique déclenche une projection de la part de l'oeil, qui fait surgir une image impliquant la présence simultanée d'êtres différents. Une chimère est donc un ensemble d'indices visuels où ce qui est donné à voir appelle nécessairement l'interprétation d'un implicite à travers l'élaboration d'un espace mental.
Ce principe, qui confère à l'image une saillance particulière, peut jouer un rôle crucial dans les pratiques sociales liées à la mémorisation et à la mise en place d'un savoir traditionnel.
La saillance visuelle de ces images devient alors saillance mnémonique, capacité de véhiculer et préserver du sens. Ce processus, qu'on peut décrire comme une intensification de l'efficacité cognitive de LES AUTEURS Un numéro coordonné par Carlo Severi LE POSITIONNEMENT Anthropologie de l'art Histoire de l'art Anthropologie de la perception LES POINTS FORTS >Un sujet pluridisciplinaire.
>Des exemples portant sur les traditions iconographiques amérindiennes, des applications surprenantes (les robots) et l'histoire de l'art occidental.
1 1ER SEMESTRE 2011 l'image par la mobilisation, opérée par l'inférence visuelle, de ses parties invisibles, est très répandu et il serait facile d'en indiquer des exemples au sein de cultures très différentes.
Une fois posée, cette hypothèse engendre une série de questions. Il y a d'abord des problèmes qui concernent la définition du concept même de représentation chimérique, son extension et les significations qu'il peut assumer. Une chimère, on admettra facilement, est une image double : mais peut-on affirmer, à l'inverse, que toute image double est une chimère ? Peut-on, étendre le concept de chimère à toute image composite ? Ou bien faut-il le réserver seulement à ces types de conjonction d'images qui engendrent un espace spécifique ? Comment une image peut-elle être double, ou composite, sans être chimérique ?
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Ce dossier propose d'aborder les images des grands hommes sous une perspective inédite. Par contraste avec les analyses déjà nombreuses consacrées à l'iconographie officielle, il s'agit de décaler le regard pour examiner comment la figure des hommes d'État fait l'objet d'appropriations qui échappent au registre de l'officiel tout en prenant appui sur lui. Ce changement de perspective permet de saisir les grands hommes non plus « par le haut », tels qu'ils se donnent à voir dans leur grandeur officielle, mais « par le bas », du point de vue des acteurs subordonnés. Ces usages populaires des icônes politiques impliquent un jeu souvent ambigu avec le monde officiel. Selon les cas, il pourra s'agir de capter, de cannibaliser, de moquer, d'accommoder ou d'apprivoiser le pouvoir à travers ses effigies. Les usages populaires de la figure du grand homme constituent en définitive des actes d'invention qui ne laissent pas indemne le modèle officiel.
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Gradhiva n.9 : art de l'enfance, enfances de l'art
Gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 24 Août 2009
- 9782357440098
Dans sa poursuite des étrangetés qui dépaysent, l'art moderne n'a cessé de faire bouger ses frontières en incluant « l'autre de l'art » dans son espace. Ce que les historiens de l'art ont nommé « primitivisme » désigne ce mouvement qui s'épanouit au début du XXe siècle. Or, dès le romantisme, l'altérité exotique a été confrontée à une autre, celle qu'incarne l'enfant auprès de nous et en chacun de nous. Le court-circuit a eu lieu vers 1845, à Paris, sous l'égide de George Sand, de Champfleury et de Baudelaire. Il marquera de Corot à Picasso, de Courbet à Kandinsky, de Paul Klee à Joan Miró une longue période de la création plastique.
L'équivalence, déjà posée par les artistes, entre les productions de l'enfant et celles du primitif, l'un et l'autre détenteurs des « lignes élémentaires », rencontre l'idée de quelques biologistes qui perçoivent dans la croissance du petit humain la récapitulation accélérée de l'histoire de notre espèce. L'horizon qui s'ouvre est fascinant : l'art des enfants est-il un reflet de l'enfance de l'art ? Les savants - psychologues, préhistoriens, anthropologues - prennent alors le relais des artistes. Ils abandonneront bientôt l'idée d'une pure et simple équivalence pour scruter une énigme qui n'est toujours pas refermée : pourquoi, de par le monde, les productions des enfants se ressemblent-elles et comment en viennent-ils à exprimer les différentes cultures graphiques et plastiques dans lesquelles ils sont élevés ? Les ethnologues des années 1930 (Griaule, Evans-Pritchard, Lévi-Strauss, Thérèse Rivière, Margaret Mead) se souviennent de ces questions et savent solliciter ce que les enfants font de leurs mains.
Sans doute les points de vue de l'artiste et du savant se distinguent - retrouver l'enfance n'est pas étudier l'enfant - mais les moyens qu'ils utilisent - l'enquête, la collection et l'exposition - sont identiques et suscitent souvent leur mutuelle curiosité. Aujourd'hui, « l'art des enfants » est devenu une catégorie à part, isolée dans son monde, tout absorbée par la pédagogie ; ce numéro voudrait rappeler combien il fut, pendant un long demi-siècle, un des foyers vivants où création esthétique et réflexion anthropologique se passaient réciproquement le relais.
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Gradhiva n.12 : la musique n'a pas d'auteur
Gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 27 Novembre 2010
- 9782357440296
À l'heure où la propriété intellectuelle fait l'objet d'un large débat en France, et à l'échelle de différentes organisations internationales, comment se cristallise-t-elle dans différentes sociétés du monde ?
Ce numéro interroge les notions clés liées au copyright et à la création, à partir d'analyses centrées sur la musique.
Il rappelle les conditions historiques d'émergence des notions d'oeuvre et d'auteur et la difficulté soulevée par leur extension à d'autres cadres culturels. Les études rassemblées dans ce numéro constituent des ""ethnographies du copyright"", au sens où chacune tente, à sa manière, de suivre au plus près les principes vernaculaires de la propriété des idées musicales. Elles détaillent pour cela des situations de performance, des marchés conclus ou des mésententes, dans leurs spécificités culturelles, mais aussi dans leur confrontation aux principes et pratiques, désormais mondialisés, de la propriété intellectuelle.
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Comment appréhender le cosmos, cette énormité comprenant l'univers terrestre et les objets célestes ? Comment le visualiser ? Le tenir dans ses mains ?
Figurant des systèmes de relations organisant un tout, les cosmologies constituent, de long temps, des sujets d'étude privilégiés par l'anthropologie. On les trouve communément sous la forme de représentations totalisantes (comme un mandala, ou un globe), ou bien sous la forme d'objets contenant le cosmos (comme un chaudron). Pour user d'autres terminologies, elles peuvent se décliner en « cosmogrammes », qui traitent le cosmos comme une entité indépendante et autonome, ou en « objets cosmiques », qui contiennent le cosmos. Ou, pour le formuler encore autrement, ces cosmologies dévoilent des vues « panoptiques », qui permettent d' « embrasser facilement d'un seul coup d'oeil », ou bien des vues « oligoptiques », offrant de la totalité qu'elles cherchent à exprimer des vues partielles, mobiles, connectées à d'autres. L'anthropologie, mais aussi l'histoire des savoirs modernes et l'anthropologie des sciences et des techniques, sont ainsi rompues aux objets et dispositifs rendant possible de tenir le cosmos dans ses mains ou de l'avoir devant ses yeux, rendant possible de le contempler, de le maîtriser et de l'expérimenter. Quels sont, néanmoins, les petits opérateurs nécessaires à de telles manoeuvres ?
En proposant d'approcher les cosmologies autrement que comme des représentations du cosmos, les auteurs de ce nouveau numéro de Gradhiva invitent à suivre les lentes, patientes, souvent laborieuses, parfois confuses, élaborations du cosmos, en s'intéressant aux ingrédients ou composants, ainsi qu'à leurs modes de liaison. Comment le cosmos est-il capté - plutôt que capturé ? Quels en sont les révélateurs ? Qu'est-ce-qui, localement, est capable de servir d'indicateur de changements qui nous dépassent (comme les changements atmosphériques) ?
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Gradhiva n.5 : sismographie des terreurs ; traumatisme, muséographie et violence extrême
Gradhiva
- Quai Branly
- Gradhiva
- 1 Juin 2007
- 9782915133554
Un numéro sur le travail des artistes et la place qu'accordent les musées au devoir de mémoire, notamment concernant l'Holocauste.