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Aubier
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Dialogues avec l'ange (edition integrale) - - un document recueilli par gitta mallasz
Gitta Mallasz
- Aubier
- 4 Janvier 1994
- 9782700728330
«Attention, ce n'est plus moi qui parle !» Par ces mots commence, dans un petit village de Hongrie, une étonnante aventure spirituelle.
En 1943, au coeur de l'Europe déchirée, quatre jeunes gens - Hanna, Lili, Joseph et Gitta - décident d'installer à la campagne leur atelier de décoration.
Éloignés de toute pratique religieuse, mais en quête de vérité, ils souhaitent vivre une vie plus attentive à l'essentiel.
Dès lors, et durant dix-sept mois, des forces de Lumière - que les quatre amis appelleront aussi «Anges» ou «Maîtres intérieurs» - s'expriment de façon régulière par la bouche de Hanna :
«Attention, ce n'est plus moi qui parle !» Ces entretiens brûlants s'achèvent tragiquement par la déportation et la mort de Joseph, Lili et Hanna, juifs tous trois ; Gitta, la seule survivante, entreprend de transcrire mot à mot les messages de l'Ange.
Les petits cahiers où elle a consigné le reportage de cette expérience spirituelle donneront naissance à ce document stupéfiant que sont les Dialogues avec l'ange, publiés pour la première fois en 1976, et traduits depuis dans une quinzaine de langues.
Ce volume est la version intégrale et définitive des Dialogues avec l'ange revue par Gitta Mallasz.
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La connaissance interdite ; affronter les blessures de l'enfance dans la thérapie
Alice Miller
- Aubier
- 14 Septembre 1993
- 9782700721102
Ouvrez les yeux, nous dit Alice Miller de livre en livre. Ouvrez les yeux sur ce que vous avez subi étant enfant. Nous bâtissons de hautes murailles pour nous protéger de la douloureuse histoire de notre propre enfance.
«Il n'est pas vrai, écrit Alice Miller, que le mal, la destruction, la perversion fassent nécessairement partie de l'existence humaine, même si on le répète sans arrêt. Mais il est vrai que le mal se reproduit sans cesse, et qu'il engendre pour des millions d'êtres humains un océan de souffrance qui pourrait aussi être évité. Lorsque sera levée l'ignorance résultant des refoulements de l'enfance, et que l'humanité sera réveillée, cette production du mal pourra prendre fin.»
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Martin Buber (1878-1965) est essentiellement le philosophe de la réciprocité. Il est en effet à l'origine de l'attention toute particulière accordée à la problématique de l'autre dans les philosophies existentielles du XXe siècle. Publié à Heidelberg en 1923, le Je et tu (Ich und Du) suscita, influença ou accompagna les réflexions de Husserl sur la coexistence des intentionnalités, celles de Scheler sur la «sympathie», celles de Jaspers sur la «communication», de Heidegger sur le «mit sein», de Sartre sur le «pour-autrui» et de Lacan sur «l'autre». Si tous n'ont pas forcément lu ou médité Martin Buber, chacun au moins, par son cheminement autonome, exprime l'importance primordiale de la réflexion sur l'autre. Notamment Levinas, chez qui la philosophie du visage comme signe divin fait écho à la doctrine bubérienne du Face-à-Face. Gaston Bachelard exprime le centre incandescent de l'oeuvre de Buber, dans sa Préface au Je et tu : «Il faut avoir rencontré Martin Buber pour comprendre dans le temps d'un regard la philosophie de la rencontre, cette synthèse de l'événement et de l'éternité. Alors on sait d'un seul coup que les convictions sont des flammes et que la sympathie est la connaissance directe des âmes. C'est ici qu'intervient la catégorie bubérienne la plus précieuse : la réciprocité».
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Comment se sont créés les usages modernes du temps libre ? Comment le désir de voyage, la soif d'aventures et de sensations nouvelles, les divertissements de la foule, le besoin de quiétude et de découverte de soi se sont-ils combinés à l'accélération des rythmes de vie ? Telles sont les questions auxquelles entend répondre cet ouvrage conçu et coordonné par Alain Corbin, avec des contributions de Julia Csergo, Jean-Claude Farcy, Roy Porter, André Rauch, Jean-Claude Richez, Léon Strauss, Anne-Marie Thiesse, Gabriella Turnaturi et Georges Vigarello.
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Tintin chez le psychanalyste
Serge Tisseron
- Aubier
- Psychologie Psychanalyse
- 2 Avril 1993
- 9782700721423
L'auteur analyse les aventures de Tintin comme une immense fresque qui parle d'autre chose que ce qu'elle raconte, et qu'il faut décrypter.
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Livre mythique, le Freud de Ralph Steadman, fruit de longues années de recherches, fut salué lors de sa parution - voilà plus de quarante ans - comme l'un des livres illustrés les plus intelligents et les plus originaux de son temps.De remarquables illustrations scandent cette biographie pas comme les autres, qui s'apparente à une véritable expédition au royaume de la fantaisie. Steadman se fonde sur les faits avérés de l'existence de Freud - qu'il connaît admirablement -, mais pour mieux les interpréter, en échafaudant des théories parfois délirantes. De la petite enfance de l'inventeur de la psychanalyse jusqu'à sa mort, chaque scène de cette vie est transformée en situation comique et analysée avec humour selon les critères du mot d'esprit exposés par Freud lui-même.Il en résulte un véritable festival freudien:calembours visuels et verbaux, lapsus, contrepèteries, descriptions désopilantes de Freud à l'armée ou chez son barbier...Derrière le Freud amer, tyrannique et obsédé par la sexualité de l'imagerie classique, le désir de montrer un Freud humain, qui rit, qui aime, qui doute et qui souffre.
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Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme ; briefe uber die asthetische erzieh des menschen
Fried Von Schiller
- Aubier
- Bilingue Aubier
- 5 Mars 1992
- 9782700711004
Dans cet ouvrage paru en 1795, Schiller tend à montrer que les considérations esthétiques peuvent servir à la réforme de l'Etat et contribuer au bonheur de l'humanité.
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Philosophie de la logique
Willard van orman Quine
- Aubier
- Philosophie Aubier
- 30 Janvier 2008
- 9782700701470
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Aristote ou le vampire du théâtre occidental
Ce livre voudrait libérer les scènes et les esprits. Libérer le théâtre occidental, qu'Aristote vampirise depuis près de 2 500 ans.
En son temps, la Poétique fut une machine de guerre contre le théâtre traditionnel. Aristote inventait un théâtre littéraire, élitiste, austère, sans corps ni musique ni dieu : un théâtre de lecteurs.
L'idéologie aristotélicienne est plus que jamais présente dans notre théâtre contemporain - souvenons-nous du festival d'Avignon 2005 et des polémiques autour d'Olivier Py et Jan Fabre. Cette idéologie est partout : dans le texte sacralisé, « tout le texte, rien que le texte », dans le récit, surnommé « fable » depuis Brecht, et placé au centre de tout, dans la mise en scène elle-même et la dramaturgie, inventions pourtant récentes. Ainsi, public, metteur en scène et dramaturge se trouvent aujourd'hui réduits à n'être plus que les lecteurs d'une histoire.
Aristote a déthéâtralisé, désenchanté le théâtre. Libérer la scène contemporaine, c'est redécouvrir les théâtres ritualisés, ludiques, musicaux. L'aristotélisme moderne a commencé à s'installer avec Goldoni et le siècle des Lumières, au cri de « Dehors les Bouffons ! ». Ce livre voudrait contribuer au retour des bouffons.
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Quand les nations refont l'histoire ; l'invention des origines médiévales de l'Europe
Patrick j. Geary
- Aubier
- 1 Septembre 2004
- 9782700723359
L'Europe d'aujourd'hui ressemblerait-elle à celle de 1914 ? N'est-elle
pas minée par les droits des minorités, par les particularismes
religieux et linguistiques ? En Ukraine, en Russie, en Biélorussie et
en Crimée, les revendications de souveraineté nationale se font
une nouvelle fois entendre. En Hongrie, les hostilités ont repris
contre les Roumains au sud et contre les Slovaques au nord. Serbes
et Croates se sont entretués et se sont unis pour tuer les
Bosniaques au nom de leurs droits nationaux. Les Serbes ont lancé
une vaste offensive visant à chasser les Albanais du Kosovo, et,
après les bombardements déclenchés par les forces de l'OTAN, les
Kosovars se vengent contre la minorité serbe d'Albanie avec la
même brutalité que leurs anciens oppresseurs.À l'origine de ces conflits, au fondement de ces revendications,
une même mystification historique : chacun de ces peuples,
existant de toute éternité, aurait dans un passé lointain acquis
le droit de propriété du territoire qu'il revendique aujourd'hui pour
sien. C'est ainsi que les Germains seraient «nés» au Ier siècle,
les Francs au Ve siècle, ou les Croates au VIe siècle. Une vision de
l'histoire inventée par le XIXe siècle, sous l'influence des romantiques
et des idéologues nationalistes, qui imprègne les discours identitaires
aujourd'hui.À la fiction du «Nous étions là les premiers», Patrick Geary, grand
spécialiste du Moyen Âge, oppose une Europe médiévale sans cesse
remodelée par les conquêtes et les migrations : une Europe multiculturelle
avant l'heure. Il signe ainsi un livre engagé, contre les
manipulations de l'Histoire par les nationalismes ethniques.
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Les Dialogues ou l'enfant né sans parents exposent ce qui, dans la pédagogie des Anges, permet à chacun de trouver sa dimension véritable. Le passage d'une ère à l'autre favorise le changement intérieur. Avec tendresse et fermeté, l'Ange se tient sur le chemin vers la terre nouvelle et protège l'enfant pendant sa marche. Au cours de la première partie, Le changement, l'accoucheur divin exhorte à la croissance : «Tu es en train de te former... quitte l'ancien, écoute, agis, donne, deviens... nais !» La deuxième partie, Rencontres, reprend les questions les plus souvent posées par les lecteurs : «Est-ce l'Ange qui nous parle ? Sommes-nous dépendants de lui ? Jusqu'où va notre liberté ? Comment grandir dans ce monde étouffant sans en être victimes ?».
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L'Italie n'a pas toujours été romaine.
Lors de la deuxième guerre punique, au 'ranima où Hannibal débouchait des Alpes, elle était encore peuplée de Ligures et de Gaulois au nord, d'Etrusques et d'Italiques au centre et au sud, de Grecs sur les côtes méridionales et en Sicile. Les Romains n'occupaient qu'un peu plus du dixième de la péninsule. Or deux siècles plus tard, sous le règne d'Auguste, l'Italie s'était unifiée et romanisée. Dans la violence, il est vrai.
Violence tempérée d'une acculturation imposée par le développement des échanges et l'ouverture sur le monde héllénistique ; violence sanglante des guerres puniques, de la guerre sociale puis des guerres civiles qui, tout au long de la période, modifièrent le paysage humain par les pertes et les déplacements de population qu'elles entraînèrent. Le processus pourtant avait ses acteurs : les Italiens eux-mêmes : Pour maintenir leur position, leurs élites devaient obtenir de partager un pouvoir qui se concentrait à Rome entre les main: de l'aristocratie.
Celle-ci n'y consentait pas et il fallut une guerre pour la décider. Il fallut aussi un long travail d'intégratif: et d'incorporation dans les cadres politiques renouvelés. Le résultat fut pourtant que l'unification engendra une nouvelle citoyenneté romaine, plus large, plus abstraite: universelle. Nous en sommes les héritiers.
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Relativité de l'ontologie et autres essais
Willard van orman Quine
- Aubier
- Philosophie Aubier
- 30 Janvier 2008
- 9782700701722
Au centre de ce volume se trouve «L'épistémologie naturalisée», sans doute le texte le plus influent de Quine : référence de la philosophie analytique dans sa version naturaliste, il a été utilisé non seulement comme manifeste philosophique des sciences cognitives, mais aussi comme signal d'un renoncement à l'antipsychologisme des pères fondateurs de la philosophie analytique. Quine y affirme que l'épistémologie devient «un chapitre de psychologie», puisqu'elle étudie «un phénomène naturel, à savoir un sujet humain physique» et sa production de théorie (output) à partir de données sensorielles (input). Il reverse la question épistémologique à la psychologie, la renvoyant au schème conceptuel de la science dans son ensemble.
L'inverse vaut aussi : la science naturelle, par un effet de «mise en abyme», est finalement contenue dans l'épistémologie. On comprend pourquoi il est important que l'épistémologie soit naturalisée, et non, comme on l'imagine parfois, l'esprit, l'intentionnalité ou le langage.
Naturaliser signifie renoncer à toute fondation extérieure à la nature, et certainement pas retrouver de nouvelles certitudes dans la science.
Un naturalisme second ne serait plus fondé sur le modèle des sciences de la nature, mais sur notre nature, qui est sociale. Cet ouvrage a ainsi lancé le débat crucial sur les variétés du naturalisme : Sellars, Strawson, Putnam puis McDowell ont travaillé à élaborer ce naturalisme de la seconde nature. Le naturalisme devient alors simplement une position immanente, refusant toute argumentation transcendantale et toute position d'arrogance de la philosophie comme de la science. La réflexion sur le naturalisme, sur ses limites et sa nature, est certainement un élément essentiel de l'héritage philosophique de Quine aujourd'hui, et l'acquis le plus durable de la Relativité de l'ontologie.
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Une histoire du théâtre à Paris ; de la Révolution à la Grande Guerre
Collectif
- Aubier
- Collection Historique
- 17 Mars 2012
- 9782700701883
Une histoire du théâtre à Paris Au XIXesiècle, à Paris, on vit en «dramatocratie» : parce que le théâtre touche de près ou de loin toutes les strates de la société, il est au centre de la vie publique. Ce livre offre une exploration minutieuse de l'immense empire du théâtre, aux ramifications insoupçonnées. On y verra les directeurs ouvrir ou fermer leurs salles au gré des soubresauts politiques ; on observera les spectateurs se presser aux baignoires et dans les loges... On saura tout des affres de l'auteur désireux d'être joué, des obstacles se dressant devant l'acteur en herbe, des mille métiers qui oeuvrent en coulisse à faire tourner l'entreprise. On suivra enfin l'apparition de nouveaux genres, tels le mélodrame, le vaudeville ou l'opérette, témoins de la vitalité d'une scène parisienne qui connaissait, alors, son âge d'or.
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Les vingt-deux cartes - ou lames - du tarot des imagiers du Moyen Âge sont des représentations symboliques dont l'ensemble constitue un véritable enseignement secret. C'est ce symbolisme que l'auteur se propose d'expliquer, en s'appuyant sur la tradition de l'hermétisme chrétien dans sa triple dimension - la mystique, la gnose et la magie -, mais aussi sur la Kabbale juive et sur les traditions astrologiques de Chaldée et d'Inde : pour lui, les lames sont essentiellement des illustrations des grands principes qui régissent le cosmos. Un tel livre nous emmène bien loin des simplifications habituelles : le tarot, ici, ne sert plus à tirer les cartes, ni l'astrologie à établir des horoscopes : il s'agit de confronter les préoccupations actuelles aux grandes traditions des maîtres anciens, Pic de la Mirandole, Jacob Bohme... Et le texte déroule ses images en une grande fresque où le lecteur s'initie au mystère du monde et des hommes. Sans doute la magie, dans le sens d'un pouvoir de domination, est souvent évoquée ; mais elle est toujours dépassée dans une vision du mystère de la grâce, au sens chrétien du terme : en définitive, l'ouvrage devient une sorte d'étrange traité de théologie mystique, fascinant et singulier.
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Richard iii, bilingue anglais-francais - the tragedy of king richard the third
William Shakespeare
- Aubier
- 5 Novembre 1998
- 9782700712940
Ce texte fait partie de la tétralogie des drames historiques de Shakespeare.
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La celestine - tragi-comedie de calixte et melibee
Fernando De rojas
- Aubier
- 23 Novembre 1993
- 9782700714081
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La souffrance muette de l'enfant - l'expression du refoulement dans l'art et la politique
Alice Miller
- Aubier
- 7 Janvier 1993
- 9782700721096
Que peut-on lire dans le Guernica de Picasso ? Pourquoi Buster Keaton ne sourit-il jamais ? Que découvre-t-on en filigrane dans la philosophie de Nietzsche ? Quelles ont été les premières années de celui qu'on appelait «le petit père des peuples» - Joseph Vissarionovitch Staline ?
On retrouvera ici la préoccupation essentielle d'Alice Miller : mettre en évidence une vérité qui a si souvent été - volontairement ? - mal interprétée. Non, tous les enfants humiliés et maltraités ne deviennent pas des monstres ; mais tous les monstres, tous, ont d'abord été des enfants humiliés et maltraités (les pages sur l'enfance de Staline, qui font écho à celles de C'est pour ton bien sur l'enfance de Hitler, sont à ce titre exemplaires). Seule la confrontation avec cette vérité, jusqu'à présent ignorée dans l'ensemble des civilisations, peut sauver l'humanité de l'autodestruction la plus aveugle.
Et pourquoi ce rapprochement entre l'art et la politique ? C'est que là s'établit, pour Alice Miller, le clivage essentiel : si certains enfants, abominablement maltraités, ne sont pas devenus des meurtriers mais des écrivains ou des artistes, c'est qu'ils ont bénéficié, à côté de toutes les horreurs subies, de l'affection d'une personne au moins qui leur a permis, par contraste, de prendre conscience de la cruauté qui leur était infligée. De ses découvertes, Alice Miller tire en effet la conclusion que l'homme n'est pas «naturellement» destructeur, mais que les mauvais traitements et les humiliations de l'enfance peuvent faire de lui un monstre, s'il ne trouve auprès de lui personne pour l'aider à affronter sa vérité. D'où l'importance de ces «témoins lucides», dont la seule présence pourra permettre à l'enfant devenu adulte d'échapper à l'engrenage de la haine et de la folie destructrice, c'est-à-dire de protéger la vie - celle de ses enfants comme la sienne propre.
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Entre Freud et Jung, du premier instant de leur amitié au premier instant de leur rupture, il y eut une femme: Sabina Spielrein.Jeune juive de Rostov-sur-le-Don, elle arrive à Zurich en 1905 pour s'inscrire à la faculté de médecine mais sera finalement internée au Burghölzli, où travaillent les psychiatres Bleuler et Jung. Sabina a vingt ans, Jung trente. Il la prend en traitement, puis en analyse. Entre eux, c'est une incroyable passion amoureuse qui va naître. Mais Jung n'est pas seulement son analyste, il est aussi marié.La cure connaît un certain succès puisque Sabina pourra quitter le Burghölzli et, encouragée par Jung, entreprendre ses études de médecine et se destiner à la psychanalyse. Pourtant, dès 1909, elle lance un appel au secours à celui qui est alors très proche de Jung, Freud: «Je voudrais me séparer complètement du Dr Jung et suivre mon propre chemin.» En 1911, ayant soutenu sa thèse, Sabina Spielrein rejoint Vienne, où elle est admise à la Société psychanalytique: elle choisit Freud et restera freudienne. Son premier texte personnel sur La Destruction comme cause du devenir est cité par Freud comme l'une des sources de ses propres réflexions sur la pulsion de mort.De ce personnage, de cette histoire, de cette élaboration intellectuelle, le public ignore presque tout. Un itinéraire qui appartient au patrimoine commun de la psychanalyse (Freud) et de la psychologie analytique (Jung).Ce livre rassemble des lettres de Sabina Spielrein à Jung et Freud, des lettres de Freud à Sabina, des fragments de son journal, ainsi que des articles théoriques d'une prescience étonnamment moderne, en particulier lorsque Sabina Spielrein touche à la question du langage. Ces documents offrent également un éclairage tout à fait nouveau sur un moment décisif de l'histoire de la psychanalyse.Couverture: Sabina Spielrein © Institut Claparède.Précédée d'une longue étude du professeur Aldo Carotenuto, psychanalyste jungien, l'édition française est présentée et commentée par Michel Guibal et Jacques Nobécourt, l'un psychiatre et psychanalyste, l'autre historien, anciens membres de l'École freudienne de Paris, fondée, dirigée et dissoute par Jacques Lacan.Traduction de l'allemand par Marc B. de Launay (lettres de Freud à S. Spielrein) et Pierre Rusch (lettres à Jung et journal de S. Spielrein). Traduction de l'italien (texte d'A. Carotenuto) par Mathilde Armand.
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La religion des Romains a mauvaise réputation. Comparée aux religions universelles dites du Livre, elle paraît dénuée d'intérêt. Ignorant l'idée de révélation, dépourvue de croyances et de dogmes, elle ne se compose que de rites et d'obligations rituelles. C'est précisément ce ritualisme qui a longtemps été mal compris, voire méprisé. Or rites et sacrifices peuvent manifester une pensée théologique ou philosophique implicite : ils mettent en scène les hiérarchies qui existent dans ce monde-ci et dans l'au-delà, entre les hommes et les dieux, entre les dieux eux-mêmes, et entre leurs partenaires humains.
Ainsi, la découpe d'un boeuf, l'ordre de distribution des parts de viande, ou même la manière de les consommer en disent long sur les relations entre les dieux et les humains.
C'est ce que montre John Scheid, à travers l'analyse de certains sacrifices pratiqués à Rome entre le IIe siècle avant notre ère et le IIIe siècle après J.-C. : celui de la confrérie religieuse des frères arvales, ceux des Jeux séculaires, les prescriptions sacrificielles de Caton le censeur, et enfin les sacrifices funéraires.
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La définition ablative du féminin - «sexe auquel manque le morceau estimé par-dessus tout» - domine la construction freudienne au point de faire oublier que les déclarations inaugurables campent un maître crypto-féministe, faisant sienne la «protestation» émise par des femmes. Femmes qui défendent à la fois leur «espace creux» et leur «liberté» contre la pénétration de tout «corps étranger», la réaction défensive pouvant d'ailleurs se muer en tentative d'«admission». Or cet enchaînement d'opérations va servir à Freud de paradigme pour penser la topique psychique et la dynamique du refoulement.
Comment comprendre alors qu'une fois devenue la propriété de tous psychisme, cette ouverture de l'espace interne soit, dans la suite de l'oeuvre, déconnectée de la dynamique féminineoe Oublieuses de leur point de départ, les positions freudiennes s'enferment dans l'idéologie masculine qui tient la différence des sexes pour une différence de signes ou d'emblèmes visibles.
Faisant retour au Freud des origines et à la figure mythique de Psyché, Monique Schneider invite à pratiquer ouvertures et remaniements. Il s'agira de mettre en veilleuse la passion scopique pour laisser place à «la nuit des muqueuses», et de capter les productions oniriques nouant la jouissance et l'accès à cette «chambre supplémentaire». S'ébauche alors une «symbolisation du sexe de la femme» qui souligne d'autres traits que «ce caractère d'absence, de vide, de trou» que lui attribue Lacan à l'une des étapes de son parcours, et fait droit à ce qui, dans le rapport qu'entretient la femme avec son espace intérieur, met à mal les repères imposés par la logique de la castration.
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L'Empire des passions : L'arbitraire politique en Islam
Jocelyne Dakhlia
- Aubier
- 13 Avril 2005
- 9782700723465
À Bagdad, au VIIIe siècle, le calife Hârûn al Rashîd ordonne la décapitation de son fidèle ministre Ja'far, ainsi que l'exécution de sa famille, les illustres Barmécides. Cet épisode, célèbre dans tout l'Islam et notamment relaté dans Les Mille et Une Nuits, met en évidence un motif récurrent dans l'histoire du monde arabo-musulman, celui du couple formé par le sultan et son ministre. Bien plus qu'en Europe, cette alliance repose en effet sur des affinités affectives. Le ministre du sultan est presque toujours son ami intime, voire son amant, et leur collaboration prend souvent fin dans le sang, justifiant en apparence le lieu commun d'une histoire politique placée sous le signe de politique l'instabilité. Pourtant, l'irruption de la passion en politique remplit également une fonction régulatrice : symptôme d'une crise, d'une rupture de l'ordre du royaume, elle permet finalement que naisse une «voix» de l'opinion, un pouvoir politique négocié. À travers le prisme du couple que forment le sultan et son ministre, notion centrale de la littérature politique et historiographique, Jocelyne Dakhlia examine à nouveaux frais la question du despotisme et de l'arbitraire politique en Islam. Elle invite à découvrir la richesse de l'héritage médiéval et moderne des États du monde islamique, à mille lieues de l'image erronée d'un univers politique voué à l'absolutisme, sans contrepoids ni mûrissement démocratique possibles.