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Heungboga, le dit de Heungbo ou le bon frère et le méchant frère
Anonyme
- Imago
- Scenes Coreennes
- 28 Août 2024
- 9782380891201
Le bon Heungbo, avec sa femme et leur kyrielle d'enfants, soudain chassé du
domicile familial par son odieux frère aîné le richissime Nolbo, se retrouve
condamné à une vie de misère. Mais un jour, il va sauver une petite hirondelle
qui s'est cassé la patte en tombant du toit. Pour le récompenser de sa bonté,
le roi des hirondelles lui fera don d'un pépin de courge. Ce qui sortira de ces
courges magiques, et ce qu'il adviendra de l'horrible Nolbo jusqu'à la
réconciliation et le pardon final, vous le saurez en découvrant ce que ce long
chant traditionnel (« pansori ») nous raconte.
Ce récit incroyable nous plonge dans une Corée populaire où l'on passe du
rire aux larmes, dans une langue aussi virevoltante que l'hirondelle, et aussi
savoureuse que la chair des courges récompensant la bonté, punissant la
méchanceté, et envoûtant le lecteur.
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Simcheongga : le dit de Sim Cheong, fille vertueuse
Collectif
- Imago
- Scenes Coreennes
- 21 Juin 2023
- 9782380890853
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Les Contes populaires russes constituent l'un des recueils les plus impor- tants de notre patrimoine culturel européen, et l'oeuvre d'Afanassiev, par son influence, est comparable à celle des frères Grimm.
Pour rassembler les récits épars, Afanassiev s'adresse, dès 1850, à la Société russe de géographie, qui possède déjà de nombreuses archives, ainsi qu'à des collecteurs individuels. La tradition orale, où affleure souvent un paganisme persistant, s'avère d'une richesse exceptionnelle au moment où il envisage de la fixer par l'écrit. La somme magistrale réunie par le grand savant, éditée aussi bien sous le régime tsariste que sous le régime soviétique, n'a cessé depuis sa publication d'accroître son rayonnement. Nombre d'écrivains et d'artistes - tels Pouchkine, Gogol, Tolstoï, Prokofiev ou Chagall - s'y réfèrent explicitement, tandis que la baba Yaga fait aujourd'hui encore frémir les enfants du monde entier.
La présente édition comporte trois tomes et propose des contes jusqu'alors inédits en français. Ce troisième volume se divise pour moitié entre contes merveilleux et contes divers - contes inspirés du chant épique populaire ou de la littérature de colportage, récits sur les morts et les sorcières, contes plaisants, anecdotes.
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Contes et récits de Corée Tome 3 : truands, musiciens, veuves et fantômes
Collectif
- Imago
- 2 Juin 2021
- 9782380890365
Le troisième tome de notre anthologie nous plonge dans la vie du peuple de Joseon, au coeur de cette dynastie confucéenne, qui régna du XVe siècle à la fin du XIXe siècle. Nous y découvrons toute une galerie de portraits d'excentriques, de révoltés, d'ambitieux prêts à tout, et de femmes refusant de se sacrifier. Comme dans les grands récits picaresques, nos héros traversent les hiérarchies sociales, le maître royal de musique joue pour le banquet des gueux, l'ancien domestique devenu notable tue pour protéger son secret, le père offre un étrange époux à sa fille veuve, le jeune lettré se fait balayeur pour la courtisane qu'il aime, etc.
C'est un panorama animé qui se déroule sous nos yeux, celui d'une société dont on découvre les fêlures, que les auteurs raffinés explorent avec un goût remarquable de la satire. Pour achever cette trilogie, présentant une infime partie de ce continent à découvrir que sont les contes et récits de la Corée classique, le volume se termine par trois histoires comiques, expression de cette caractéristique du peuple coréen : le rire.
Parus : Tome I : Guerres et vengeances (avril 2021) Tome 2 : Des femmes remarquables (mai 2021)
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Comme si on voyait des fleurs au coeur de l'hiver : une mère de famille nombreuse se jette dans la marmite pour nourrir ses enfants affamés.
Trois d'entre eux partent pourtant à sa recherche. Ils reviendront après dix ans de quête, mais quelle mère chacun aura-t-il retrouvée ? Une parabole sur le théâtre et l'illusion. Dormir sous utopie : grâce à l'Utopie, un violent somnifère, Min Ùi-Sik fuit l'ennui de son existence de traducteur et de raté. Mais la vie le rattrape quand s'installent chez lui des étudiants révolutionnaires bien décidés à transformer le monde...
Généalogie : un père, atteint d'une maladie incurable, décide pour expier ses fautes et celles de ses ancêtres de rendre tous leurs biens aux personnes qu'il a dépouillées, ceci à la joie des voisins qui assiègent alors la maison. Mais au désespoir de sa famille, qui refuse d'endosser cette culpabilité.
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Contes et récits de Corée Tome 1 : guerres et vengeances
Collectif
- Imago
- 21 Avril 2021
- 9782380890259
La Corée classique recèle d'incomparables recueils d'histoires qui couvrent la longue époque de la dynastie Joseon, entre le XVe siècle et le XIXe siècle. Ces récits, aux sources multiples - moines bouddhistes, maîtres confucianistes mais aussi saltimbanques... -, ont été recueillis et rédigés par des amoureux de la culture populaire, grands lettrés qui nous éblouissent par leur sens de la narration, la virtuosité de leur style et leur humour satirique.
Le présent ouvrage commence dans une Asie ravagée par les guerres, que traverse une famille ballottée entre Chinois, Japonais et Mongols, dans des tribulations dignes d'un certain Candide, puis se poursuit à travers les aventures savoureuses de vengeurs, et surtout de vengeresses, de guerrières travesties, de sabreuses émérites et de jeunes filles prêtes à poignarder pour sauver leur honneur...
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Yi Sang (1910-1937) est considéré comme le Rimbaud coréen pour la fulgurance de sa vie et la flamboyance de son écriture. Frère inconnu de Kafka, tuberculeux comme lui, il invente un nouveau souffle pour résister à l'absurdité du monde contemporain et trouver sa place dans une vie dont il n'a pas " passé le permis ".
Ces Écrits de sang sont un vrai journal intime de cette lutte, une constellation de proses incisives qui parsèment les cinq années d'écriture d'Yi Sang comme autant de cailloux jetés à l'aventure par ce petit Poucet rêveur, qui ne retrouvera jamais son chemin : arrêté par les colonisateurs japonais, il mourra à Tokyo en 1937.
Rejeté de son vivant comme avant-gardiste, immoral, décadent, Yi Sang, icône de la modernité coréenne, a tout pour séduire le lecteur occidental d'aujourd'hui, qui sera sensible à cet humour dans le désastre, à cette invention d'un " lointain intérieur " contemporain du premier Michaux, à cette déambulation de condamné à vivre. Pour cela, il fallait une traduction d'une grande hauteur de vue, qui retrouve le rythme, le phrasé, le regard d'Yi Sang : c'est chose faite avec le remarquable travail de Son Mihae et Jean-Pierre Zubiate.
Né l'année de l'annexion de la Corée par le Japon, Kim Hae-Gyeong connu sous le pseudonyme de Yi Sang, abandonne à vingt-trois ans une carrière d'ingénieur toute tracée pour une vie de bohème liée à la jeune avant-garde artistique coréenne. Ruiné, tuberculeux, surveillé par la police, il meurt à Tokyo à vingt-sept ans. Son oeuvre, proses et poèmes, paraît de son vivant en feuilletons dans les journaux. Reconnu après sa mort, il deviendra l'emblème de la modernité coréenne.
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Vladimir Iakovlevitch Propp (1895-1970) est célèbre, en Occident,pour ses travaux sur la structure des contes merveilleux. Bien connudes conteurs, il l'est aussi des enseignants, car en raison de sa grandeefficacité pédagogique, sa méthode de lecture figure dans tous lesmanuels scolaires.Dans la première partie de l'ouvrage, en s'appuyant sur de nom-breux exemples, Propp présente son système d'analyse des contesmerveilleux. Sont ainsi étudiés les contes dits réalistes, les contesd'animaux, les contes cumulatifs, et bien d'autres types de récits.Dans la seconde partie, Propp propose une histoire globale desthéories sur les contes ainsi qu'une approche critique de la classifica-tion des contes jusqu'alors établie.Professeur à l'université de Leningrad, Vladimir Propp avait un pres-tige immense, et ses cours sur le conte russe étaient un événement.Ce sont ces cours que nous souhaitons aujourd'hui, tout en les adap-tant, faire connaître aux lecteurs français.
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Histoire de Sukhyang, dame vertueuse ; histoire de demoiselle Sugyeong
Collectif
- Imago
- 24 Mai 2017
- 9782849529089
Coupables de s'être aimés, une fée du paradis des immortels et le favori de l'empereur du ciel sont condamnés à renaître sous forme humaine, chacun amnésique et dans une famille différente. Grâce à des rencontres magiques et après avoir surmonté de nombreuses épreuves, Sukhyang, nommée dame vertueuse, retrouve son amoureux, devenu général. Ils finissent leur vie ensemble et heureux.
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Cet ouvrage nous propose le théâtre complet de Kim Shi-ha, avec cinq pièces de résistance, écrites entre 1971 et 1974 par le poète alors trentenaire, et qui lui coûteront tortures et prison à l'époque de la dictature en Corée du Sud.
Cet immense auteur, né en 1941, à la fois poète, philosophe et essayiste, intellectuel engagé, acteur culturel de premier plan, aujourd'hui toujours combatif, qui n'est connu en France que de réputation, a compris, dès sa jeunesse, que le théâtre populaire, dont la tradition est si riche en Corée - qu'il s'agisse de danses masquées, de chants pansoris, de rituels chamaniques ou de groupes de percussion -, était une arme pour parler du présent, pour lutter contre le totalitarisme et s'adresser au peuple.
La traduction de ces pièces jubilatoires reste fidèle à une langue à la verve intarissable, souvent considérée comme intraduisible à cause de ses jeux sur les mots, ses rythmes, ses sonorités, ses changements de registre, bref sa richesse...
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Que lisaient ou se faisaient lire les belles Coréennes du temps jadis ? Des récits d'aventures riches en rebondissements, et qui réinventaient les vieilles histoires chinoises. Selon la légende, ce roman échevelé fut écrit par un lettré - demeuré anonyme -pour distraire sa mère, alors âgée, grande lectrice qui voulait découvrir de nouvelles intrigues : le succès dépassa vite le cadre familial, et l'on possède aujourd'hui plusieurs centaines de copies qui circulèrent jusqu'au XXe siècle.
Nous présentons ici la version la plus complète dans une traduction aussi savante que littéraire. L'action se passe sous le règne des Ming (XVIe siècle), mais présente dans une dramaturgie shakespearienne des nobles coréens confrontés à toutes les problématiques du pouvoir : conflits entre époux, épouses et maîtresses, rivalité entre frères, serments et trahisons, jeux d'ambitions et luttes politiques.
Bref, on y retrouve les affects fondamentaux de l'être humain, la tristesse et la joie, l'amour et la haine, la tendresse et la bienveillance face à la jalousie, l'envie, la colère... Bien que ce récit affiche une leçon de morale typiquement confucéenne, ces émotions et ces sentiments permettent à l'histoire de retenir la sympathie des lecteurs en tout lieu et en tout temps.
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Un authentique roman noir coréen. Le personnage principal, propulsé à la tête des Houillères de Keumjong, ville de province qui ne vit que par cet énorme complexe industriel, va très vite se retrouver plongé dans la crasse charbonneuse qui enduit les choses et les êtres.
Le lecteur assiste à la lente descente aux enfers de cet homme intègre et volontaire, décidé à transformer la " ville grise " en " ville bleue ", et dont les illusions réformistes se fracasseront contre la réalité complexe d'une Corée en pleine mutation. Dans la pure lignée du roman hard boiled, - genre qui a pour ambition de rendre compte de la réalité sociétale d'un pays : gangstérisme, corruption politique et policière, toute-puissance de l'argent, utilisation ostensible de la violence. - l'auteur suit son héros de plus en plus solitaire et cabossé à travers toutes les strates de la société, mettant en scène la collusion maffieuse entre délégués syndicaux, policiers véreux et proxénètes ambitieux, et la résistance populaire aux velléités de réformes sociales vécues comme la mise en danger d'un mode de vie clanique avec ses compromis bricolés.
Toute cette galerie de personnages picaresques où chacun cherche à sauver sa peau tisse en un ballet implacable la toile d'araignée dans laquelle ils vont tous se retrouver pris. Aucun n'échappera au Fatum Economicum tombé du ciel, c'est-à-dire de Séoul, qui sacrifiera tous les protagonistes sur l'autel du Progrès. L'auteur, né en 1940, a vécu cette crise de la grande mutation coréenne des années 80, celle qui en fera la puissance mondiale que l'on connaît aujourd'hui : il dresse ici le tombeau de ceux qui furent emportés dans la tempête.
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C'est un village «traditionnel» en fibrociment abandonné par une équipe de télévision dans un cadre sauvage, entre rivière et montagne. Une bande d'éclopés de la vie unis par le hasard vont devoir y défendre leur peau contre des gangsters en goguette, mais la nature jouera le premier rôle dans cette guerre picrocholine.
Bonne nouvelle : un roman coréen à la fois hilarant et poignant ! Un feu d'artifice burlesque, écrit dans une langue implacable, qui nous embarque à qui mieux mieux et nous tient en haleine jusqu'au bout. À une société en déficit de valeurs, Song Sok-ze, rejeton de Cervantès et de Lao-Tseu, oppose une prose de combat hénaurme et si humaine.
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Voici un kaléidoscope où l´on voit surgir un détective bostonien poursuivant une femme jusqu´en Corée, terra incognita où il se perdra, un étudiant fasciné par le voyage d´un moine du VIIIe siècle et les exploits d´un alpiniste autrichien, et qui finira dans la blancheur éblouissante d´un 8000 mètres au Népal, le vieux qui fut geôlier de la fidèle Chunhyang et vous racontera contre un verre son histoire authentique, un riche Coréen allant en Chine acheter une épouse pour son frère attardé, un journaliste séoulien qui, en pleine occupation japonaise, veut procéder à la libération des pulsions sexuelles de ses contemporains dont la répression, il en est sûr, entraîne l´hystérie.
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Dissemblables sont bloquées par la neige dans une petite gare de montagne et contraintes de cohabiter durant trois heures ; ailleurs, dans une ferme, une mère attend son fils parti au maquis pour honorer avec lui l?âme du père disparu, et elle provoque sa mort ; à Séoul, un chômeur qui ne supporte plus le molosse despotique de ses propriétaires décide d?en débarrasser l?univers ; dans un village confronté à la modernité, une gamine éperdue pour avoir vu son père étrangler sa mère cherche leurs ombres dans leur chaumière abandonnée ; en grande banlieue, une maisonnée est terrorisée par les visites nocturnes inoffensives d?un visiteur insaisissable ; enfin, au seuil de l?hiver, des fantassins en manoeuvre trouvent et remettent en terre des ossements humains dont on ne peut identifier les ancêtres?
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Fleuron de la culture persane du XIe siècle, Wis et Râmmin est l'un des plus anciens romans d'amour de la littérature. Remontant au temps préislamiques, comme en témoignent les références aux croyances et aux rituels de la religion zoroastrienne, ce récit dépeint les vicissitudes de l'amour passion, les plaisirs intenses de l'amour physique comme les affres de l'absence ou de la jalousie. Malgré les siècles qui nous séparent, son analyse des personnages est d'une étonnante modernité et sa narration des scènes d'amour n'est ni banale ni vulgaire.
Avant même qu'elle ne soit conçue, la princesse Wis fut fiancée à un prestigieux roi de la dynastie parthe. D'une beauté sans égal, elle fut d'abord mariée à son frère, puis aussitôt revendiquée par le roi des rois à qui elle avait été promise. Mais Râmmin, le noble et beau jeune frère du roi, et Wis tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. Cet amour réciproque et longuement contrarié finit par vaincre le destin et Wis et Râmmin régnèrent heureux durant de très longues années.
Divers spécialistes européens ont souligné la probable influence de ce récit sur Tristan et Iseult, dont l'histoire le plus souvent considérée d'origine celtique, sera rédigée un siècle plus tard. Le passage dans notre littérature a pu se faire par la diffusion des oeuvres persanes et arabes vers les cours musulmanes d'Espagne et, de là, par l'intermédiaire des troubadours.
A l'inverse de la présentation exhaustive d'Henri Massé (1959), confidentielle et depuis longtemps indisponible, cette nouvelle traduction allège certains passages pour mieux donner au lecteur francophone un plaisir de lecture, sans trahir l'esprit du texte, permettant ainsi d'apprécier la culture très raffinée de la Perse antique.
Fakhré-Aldin-Assad Gorgâni est l'un des plus grands poètes persans. Au début du XIe siècle, il recherche les anciens chants écrits en langue palhavie, et il les traduit en parsi. L'histoire rapporte que ce savant fut si profondément touché par l'histoire de Wis et de Râmmin qu'il sombra lui-même dans la mélancolie.
Frouzandéh Brélian-Djahanshahi a publié, aux Editions Imago, une traduction en français de la section héroïque du Châh-Nâmé ou Livre des Rois de Ferdowsi (Histoire légendaire des Rois de Perse, 2001).
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"Puisant aussi bien aux sources de l'histoire et des traditions spectaculaires
et théâtrales coréennes qu'au théâtre occidental, Yi Hyòn-Hwa nous offre une
oeuvre pétrie de paradoxes, de terreurs, de troubles vécus par des personnages,
tantôt victimes, tantôt bourreaux, qui se trouvent dans des lieux et des
situations aux contours flous. Quant à l'écriture dramatique, elle ne suit pas
de logique, de chronologie, d'unité d'action : l'inattendu semble pouvoir
surgir à tout moment. Les cinq pièces de théâtre rassemblées dans ce volume -
Qui êtes-vous ?, Cadenza, Sanssitkim, 0.917, Un possible impossible - ont eu un
succès historique dès leur sortie en salle dans les années 80. Le théâtre de Yi
Hyòn-Hwa a souvent été qualifié de singulier, non réaliste, inclassable, très à
fleur de peau, mystérieux, voire effrayant, donc finalement fort différent des
autres écritures dramatiques et, cependant, inscrit pleinement dans le courant
expérimental de son temps." Parmi les « jeunes gens en colère » qui ont
révolutionné le théâtre coréen à partir des années 70, Yi Hyòn-Hwa occupe une
place singulière par sa brutalité provocante. Il empoigne le spectateur en
l'obligeant à s'interroger sur ses lâchetés et en le confrontant à son
voyeurisme jusqu'au malaise (Yi Hyòn-Hwa a connu de nombreux démêlés avec la
censure).
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Le dit du Sichuan ; p'ansori moderne d'après la bonne âme du Sichuan de Bertolt Brecht
Lee Ja-ram
- Imago
- 12 Mars 2011
- 9782849521236
Le p'ansori, rendu célèbre en France par le film de Im Kwon-taek, La Chanteuse de p'ansori (1993), est un genre artistique emblématique de la culture coréenne : une femme, accompagnée d'un joueur de tambour, chante et conte pendant plusieurs heures un récit populaire et savant, mis en forme au XVIII e siècle par des chanteurs itinérants et transmis oralement jusqu'à nos jours : aujourd'hui, il ne reste plus que cinq oeuvres, oeuvres inscrites au patrimoine de l'Unesco en 2002. A côté de ces cinq p'ansoris traditionnels, de jeunes artistes ont entrepris de faire évoluer le genre.
Née en 1970, Lee Ja-ram entre, dès l'âge de quatorze ans, dans le Guiness Book, pour sa version de huit heures du p'ansori connu en France sous le titre de Chant de la fidèle Chunhyang.
Elle reprend ici la pièce de La Bonne Ame du Sichuan de Brecht, en transposant l'intrigue dans la Corée moderne, et en dénonçant le néo-libéralisme sans foi ni loi qui règne dans son pays. Lee Ja-ram, avec un seul éventail pour accessoire, joue tous les rôles, alternant récit et chant selon des rythmes précis ponctués par le tambour. Mais ici, dans son interprétation nouvelle, le tambour est renforcé par un percussionniste et une guitare électrique, et trois comédiens danseurs sont présents sur scène.
Créé en 2007, ce Dit du Sichuan a connu un succès non démenti en Corée et à l'étranger, et deux nouvelles chanteuses l'ont déjà inscrit à leur répertoire.
Issue d'une lignée de musiciens, Lee Ja-ram est déjà à sept ans une vedette avec ses chansons pour enfants et, très vite, s'affirme comme une des chanteuses de p'ansoris les plus prometteuses de sa génération. Sa voie semble toute tracée, mais elle résiste à se voir enfermée dans un genre traditionnel : elle décide alors d'inventer un nouveau p'ansori.
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Un pays aussi lointain que le ciel suivi de le train pour seoul et de le souffle
Roh Kyeong-Shik
- Imago
- 1 Octobre 2004
- 9782849520079
UN PAYS AUSSI LOINTAINE QUE LE CIEL : Après quarante ans de séparation imposés par la guerre de Corée, dans l'ignorance totale de ce que l'autre est devenu, deux époux se retrouvent.
Mais se revoir après si longtemps, est-ce vraiment se rejoindre ? Une situation bouleversante, fréquente dans un pays toujours déchiré entre Nord et Sud. LE TRAIN POUR SÉOUL : Dans une petite gare de la Corée moderne, les trains (de l'Histoire) ne s'arrêtent plus, suite à de mystérieux événements qui laissent les citoyens à quai. L'attente devient l'occasion de curieux échanges entre les voyageurs. Entre farce et fureur, un brave gars finira par arrêter un train...
LE SOUFFLE DES SIÈCLES : Il y a mille ans déjà, les politiques ne songeaient qu'à réunifier la Péninsule. Ce drame épique au souffle shakespearien nous brosse un tableau frénétique, vécu par deux " storiographes " lunaires qui se (et nous) posent la question si actuelle de l'écriture de l'Histoire.
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Dans le village à la courbe des eaux, rien ne va plus depuis que la jeune vierge, veuve d'une âme morte, est tombée amoureuse du Gars qui lui a sauvé la vie.
Epidémie, incendie, folie l'ordre du monde est perturbé et les Esprits, par la bouche de la Chamane, ont décidé que le Gars serait enfermé pour fabriquer les masques destinés à la cérémonie expiatrice des maux qui frappent la communauté. Jusqu'où leur amour pourra-t-il défier un ordre ancestral dont la brutalité est à la mesure du doute qui le ronge ? Recréant la légende des Masques de Hahoe, le dramaturge plonge aux racines des arts populaires coréens pour inventer, dans une langue inspirée, un théâtre résolument engagé dans notre temps.
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" Oncle Seong-ki, faites quelque chose, je vous en prie, pour que nous puissions de nouveau nous battre.
Recommençons comme avant... Vous n'avez qu'à aller parler au président Rhee. Nos poings sont encore solides. Keol brandit le poing et l'abattit violemment sur la table. La serveuse fronça les sourcils, mais l'oncle Seong-ki demeura aussi impassible qu'un bouddha de pierre. " Chaque récit de Seonu Hwi (1922-1986) arrache à la sécheresse de l'Histoire des figures qui prennent corps et chair, se dressant un instant pour opposer leur voix ordinaire aux drames qui vont les broyer, eux, leur pays, et leurs espoirs.
Occupation japonaise, guerre de libération, guerre civile, guerre froide, dictature, Seonu Hwi, comme officier, directeur de journal ou enseignant, a été partie prenante de toutes ces périodes tragiques, qu'il définit comme des " situations " où l'individu se retrouve face à un destin absurde, contraint, qu'il le veuille ou non, à faire des choix et à en assumer les conséquences. La quête de l'absolu aboutit à d'inoubliables scènes : une maison reconstruite cinquante ans plus tard à l'identique de l'autre côté de la frontière, un poète qui feint le mutisme et perd la voix, la mise aux enchères de la Corée par parcelles...
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Dasan (1762-1836) est un grand penseur de la fin de la dynastie Joseon.
Les idées nouvelles venues de l'extérieur entamaient alors la discipline néoconfucéenne.
L'audace de ce philosophe réformateur sera la cause de sa relégation, loin de la cour et de sa famille, et son exil fera de lui le plus grand poète coréen du xIxe siècle.
Lamentation sur la solitude, nostalgie des moments heureux, effroi devant le temps qui se traîne alors que la vieillesse gagne inexorablement, la mélancolie prend parfois le ton de l'autodérision, et souvent celui de la satire contre la cour, ses courtisans, ses intrigants, ses absurdités.
Le charme de ces poèmes tient aussi au rôle de la nature consolatrice :
Dasan, qui a lu tous les livres, fait son miel de la richesse des connotations que portent les éléments, les animaux et les plantes dans la poésie chinoise, comme le bambou, symbole de la dignité et de la fierté, ou les nuages blancs, symboles de la vertu, etc.
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Refusant la narration traditionnelle, l'auteur cherche avant tout à exprimer les mouvements intérieurs de l'homme moderne, dont la particularité est, selon lui, de se sentir intimement divisé jusque dans sa façon de percevoir le monde.
Dans cet ouvrage, publié en 1995, le narrateur, un écrivain accablé par les déboires amoureux, utilise quatre voix (au présent, au passé, au futur et à l'impersonnel) pour conter, en un désordre très construit, une randonnée au bord de la folie mettant en scène souvenirs et projets à demi oniriques. On a rarement poussé aussi loin l'exploration à la fois fine et réaliste de l'âme humaine. Né à Séoul en 1953, YI In-Seong est un des écrivains les plus importants de l'avant-garde littéraire dans l'actuelle Corée du Sud. Un de ses romans, Saisons d'exil, a déjà été traduit en français. Il a fondé, en 2001, la revue Champs littéraires qui cherche, entre autres, comment délivrer les écrivains de la pression du marché.