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Laetitia Atlani duault
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COVID-19, Ad memoriam. Fragments pour les mémoires : Fragments pour les mémoires
Laetitia Atlani-duault
- Documentation Française
- 13 Mars 2025
- 9782111740174
Covid19 : témoignages de Français, pour une mémoire partagée
Le 17 mars 2020. L'annonce du premier confinement en France est une date gravée dans notre mémoire collective. Un événement qui s'est nourri de nos expériences et souvenirs individuels. Cinq ans plus tard, que reste-t-il de la mémoire de la pandémie de Covid-19 ? Les extraits de témoignages, les photographies d'Olivier Foulon et les dessins de Plantu se répondent et nous disent l'expérience de la pandémie de Covid 19 dans notre société et dans notre époque. Au fil des témoignages, on prendra la mesure de la rupture anthropologique qui a touché la société, en France et dans le monde. Par le partage de ces instants de vie, heureux comme tristes, anodins comme étonnants, le livre construit une mémoire collective de la pandémie. Ce travail de mémoire n'est pas qu'un acte symbolique, il est indispensable pour notre société. « Vivre une expérience et ne pas la transmettre, c'est la trahir. » La phrase d'Elie Wiesel peut résumer la volonté de Laetitia Atlani-Duault dans cet ouvrage. -
AIDES, 1984-2024 : Les transformations d'une association de lutte contre le sida
Laetitia Atlani-duault, Charlotte Floersheim, Gabriel Girard, Léo Manac'h, Clément Soriat
- Pu De Lyon
- Sexualites
- 14 Novembre 2024
- 9782729714659
« Le Covid-19, qui affecte tous les continents et frappe tous les pays européens, est la plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle. » (Extrait de l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron, 12 mars 2020)
Ces propos tenus aux premiers temps de l'épidémie de Covid-19 ont surpris nombre d'acteur·rices de la lutte contre le sida tant le souvenir des « années de cendre » reste vif pour qui a vécu cette tragédie.
Plus importante association de lutte contre le sida en France et en Europe, AIDES revendique un modèle de mobilisation original, influencé par l'approche anglo-saxonne de la « santé communautaire » qui s'appuie sur la communauté de destin des malades. 40 ans après sa création, alors que la France connaît une normalisation de l'épidémie et que le profil des malades du sida a changé, comment expliquer la pérennité de l'association malgré les crises ?
Cette enquête ethnographique menée de 2020 à 2022 repose sur une centaine d'entretiens, d'observations participantes et l'exploration des archives de l'association. Elle s'est déroulée sur quatre sites : à Paris (siège de l'association) et en Île-de-France, à Marseille, Amiens et Lille.
Cette étude pose de nombreuses questions. Quels sont les effets de la professionnalisation sur l'action militante ?
Comment les militant·es de l'association composent-ils et elles avec les mouvements LGBTQI+, ceux des luttes de soutien aux étranger·es ou encore avec ceux portés par #MeToo ? Quelle est l'actualité du modèle de santé communautaire, notamment dans le contexte de la pandémie de Covid-19 ?
Si beaucoup a été dit, écrit et filmé concernant les premières années de l'activisme sida, il existe un relatif silence sur l'apport de l'association AIDES à cette histoire collective qui interroge les notions de « communauté » et « d'identité » à rebours des préjugés actuels. Plus largement, l'ouvrage apporte une contribution majeure à la réflexion sur la santé publique en France. -
Religions et fin de vie : les témoignages de grandes voix religieuses
Laetitia Atlani-duault, Collectif
- Fayard
- Documents Fayard
- 25 Octobre 2023
- 9782213726236
La question de la fin de vie ne laisse personne indifférent. Depuis plusieurs décennies, le suicide assisté et l'euthanasie, comme solutions à la désespérance, la maladie et la souffrance, font débat au sein de nos sociétés. Dans ces discussions, les religions et les spiritualités ne parviennent pas toujours à se faire entendre.
L'anthropologue Laëtitia Atlani-Duault offre pour la première fois à de grandes voix religieuses et intellectuelles de France un espace de dialogue autour de la fin de vie. Chacune dans leur tradition théologique, elles abordent sans détour l'importance du lien et du consentement à la mort, mais aussi à la vie.
Contributeurs : Olivier Abel (philosophe protestant), Dan Arbib (philosophe et spécialiste d'études juives), Sadek Beloucif (professeur de médecine et président de l'association « L'Islam au XXIe siècle »), Antony Boussemart (coprésident de l'Union bouddhiste de France), François Clavairoly (pasteur et théologien protestant), Chems-eddine Hafiz (recteur de la Grande Mosquée de Paris), Haïm Korsia (grand rabbin de France et membre de l'Institut), Christian Krieger (pasteur et président de la Fédération protestante de France), Denis Malvy (professeur de médecine, théologien et prêtre orthodoxe), Véronique Margron (théologienne et soeur dominicaine, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France), Éric de Moulins-Beaufort (archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France), Dimitrios Ploumis (métropolite de France et président de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France), Jigmé Thrinlé Gyatso (lama et coprésident de l'Union bouddhiste de France).
Laëtitia Atlani-Duault est anthropologue et a créé un groupe de réflexion sur les grands sujets de société au prisme des religions et spiritualités. Elle est directrice de recherche à l'Université Paris Cité - IRD, vice-présidente Europe de l'Université Paris Cité, présidente de l'Institut Covid19 Ad Memoriam et professeur affiliée à l'Université Columbia. Elle a été membre du Conseil scientifique Covid-19 et de la Commission indépendante d'enquête sur les abus sexuels dans l'Église de France. Elle a récemment dirigé Les Spiritualités en temps de pandémie (Albin Michel, 2022). -
Les spiritualités en temps de pandémie
Laetitia Atlani-duault, Collectif
- Albin Michel
- 4 Mai 2022
- 9782226470041
Après le silence vient aujourd'hui, pour la première fois, le temps du témoignage des différentes religions et confessions de France sur la pandémie Covid19. Un témoignage de l'ensemble des leaders religieux français et d'intellectuels ancrés dans chaque communauté, qui tous dialoguent depuis le début de la pandémie avec l'anthropologue Laëtitia Atlani-Duault.La pandémie nous a rappelé le tragique de notre condition, exposée qu'elle est, non seulement à la maladie et à la mort, mais aussi à la manière dont elle s'y manifeste en inégalités, en solitudes indicibles, ou en malchances individuelles. Cependant, ce livre collectif nous montre que les religions ou, plutôt, les communautés humaines qu'elles constituent, habitées par ce tragique, sont toujours susceptibles de prendre à leur compte l'évènement qui afflige etfait peur afin de réinventer les liens de fraternité.
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Les Coulisses du monde des catastrophes « naturelles »
Sandrine Revet, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 25 Septembre 2018
- 9782735124343
Du cyclone de Bhola en 1970 à la catastrophe de Tohoku et Fukushima en 2011, en passant par le séisme en Arménie de 1988, l'ouragan Mitch de 1998 ou le tsunami de 2004 en Asie du Sud-Est, un monde international des catastrophes dites « naturelles » a progressivement émergé.
Pourquoi « naturelles » ? Depuis les années 1990, les phénomènes naturels - séisme, ouragan, tsunami, éruption volcanique - ne sont plus considérés comme seuls responsables des catastrophes : l'activité humaine accentue la vulnérabilité des territoires et des habitants face aux catastrophes, qu'il n'est donc plus acceptable d'imputer à la seule nature.
Le monde social qui se construit autour de ces catastrophes est composé de nombreux acteurs issus d'horizons divers : secouristes, professionnels des ONG, diplomates, scientifiques... Pour former un « gouvernement international des catastrophes », ils ont dû élaborer des normes, des standards, des outils et un langage communs afin d'harmoniser des façons de faire divergentes voire concurrentes.
Cet ouvrage, fruit d'une ethnographie de sept années auprès des acteurs de ce monde, rend compte de ce travail continu et fait émerger les principales tensions qui l'animent : entre préparation et résilience, prévention et urgence, technologie et pratiques traditionnelles, commandement hiérarchique et organisation horizontale, paradigme aléa-centré et paradigme de la vulnérabilité... -
Le Futur de la santé : Pour une éthique de l'anticipation
Léo Coutellec, Paul-Loup Weil-Dubuc, Alexia Jolivet, Sebastian J. Moser, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 26 Octobre 2019
- 9782735125463
Que serait une santé sans médecins, une santé sans médicaments, une santé sans maladie?
Anticiper les futurs de la santé ne peut se réduire à une anticipation de la santé du futur: tel est le postulat à l'origine de cet ouvrage. Le lecteur cherchera donc en vain une liste des nouvelles technologies qui forment ou formeront ce que certains voudraient appeler la santé numérique. Pour construire une vision, il ne suffit pas d'additionner des options. La démarche réflexive qui porte cet ouvrage a choisi d'en soustraire. Anticiper les futurs de la santé invite à s'interroger sur le champ de possibilités qui s'ouvre lorsque l'on se défait de certains tropismes, notamment technologiques ou organisationnels. L'ouvrage se propose d'identifier collectivement et le plus en amont possible les enjeux éthiques de ce qui pourrait advenir dans le secteur de la santé. Construits par sous-détermination, six futurs fictionnels sont confrontés aux regards d'anthropologue, médecin, philosophe et sociologue. Anticiper les futurs de la santé, c'est prendre soin de la santé du présent et de notre façon d'y être attentif sans contraindre l'espérance d'un futur meilleur. Cet ouvrage est une contribution dans la nécessaire construction d'une éthique de l'anticipation comprise comme éthique de notre façon de prendre soin du futur. -
Les Débris épars du progrès : Évolutionnisme vs anthropologie
Jean-françois Gossiaux, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 17 Mars 2016
- 9782735120925
Les sciences sociales ont trouvé leur inspiration initiale et leurs premières bases théoriques dans l'évolutionnisme. Et celui-ci, même s'il a généralement cessé de constituer un paradigme explicite, continue d'orienter implicitement leurs élaborations et, au-delà, les représentations communes de la condition humaine. Il le fait à travers une certaine façon de fonder les typologies sur le sens du temps et sur son pouvoir hiérarchisant - autrement dit, sur une certaine conception (« progressiste ») de la modernité.
S'inspirant de la pensée antiévolutionniste et universaliste de Herder, et s'appuyant sur des exemples empruntés à l'Europe aussi bien qu'à l'Asie ou à l'Afrique, l'ouvrage, à l'encontre de cette conception, conteste les théories qui font de la séparation du politique et du religieux l'alpha et l'oméga de la modernité et déconstruit les grandes oppositions chrono-typologiques (communauté/société, holisme/individualisme, ethnie/nation...) qui réduisent caricaturalement la variété des sociétés humaines. C'est de cette variété universelle qu'une anthropologie du contemporain a à rendre compte, et donc de la diversité des ordres - et des contreordres - concevables, retrouvant ainsi la vertu subversive de Montaigne et de ses Cannibales. -
Au bonheur des autres ; anthropologie de l'aide humanitaire
Laetitia Atlani-duault
- Armand Colin
- 22 Avril 2009
- 9782200243340
Une ethnologue chez les humanitaires, non pour les aider à mieux comprendre les populations, mais pour les étudier, eux, de l'intérieur. Voilà l'objet premier de ce livre. Pour cela, l'auteur a travaillé, pendant plus de dix ans, au sein d'une organisation internationale d'aide humanitaire et de développement, tant à New York et à Genève qu'en Asie centrale et en Transcaucasie post-soviétiques. Plongée au coeur de l'arène, elle en a décrypté les enjeux, les lignes de force et les tensions. L'ouvrage présente les principaux résultats de ce travail : une réflexion sur l'anthropologie de l'aide humanitaire et du développement, et des pistes pour son renouvellement théorique et méthodologique.
Elle éclaire aussi d'un jour nouveau l'envers des supposées révolutions « spontanées » qui ont ébranlé les anciennes provinces de l'Union soviétique, concrétisant, certes, leurs aspirations démocratiques, mais dont les conditions ont été préparées de longue date. Dès la fin de l'URSS, les agences d'aide humanitaire et de développement ont massivement aidé à la création puis au renforcement des ONG locales, pour un large éventail d'actions (éducation, défense de la biodiversité, prévention de l'épidémie de VIH/SIDA - située au coeur de l'ouvrage) qui s'inscrivent dans une ligne d'approche commune : la construction d'une morale partagée.
Cette analyse, de première publication en 2005, traduite notamment en anglais, est proposée ici dans une version actualisée. -
Partenaires inégaux : Fondations américaines et universités en Afrique
Fabrice Jaumont, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 13 Février 2018
- 9782735124008
À une époque où l'enseignement supérieur est à nouveau reconnu comme un moteur de développement économique, que les sociétés du savoir exigent de nouvelles compétences, rendant obsolètes les économies basées sur l'industrie manufacturière, et que le contexte dans lequel évoluent les universités accroît leur précarité et les oblige à s'adapter au mieux, on peut se demander quel rôle peut jouer la philanthropie internationale. Ce livre examine le rôle des fondations philanthropiques américaines et les nouvelles tendances qui émergent de ce contexte historique, les conditions dans lesquelles la philanthropie peut être efficace, les impasses que les fondations rencontrent régulièrement et les contextes dans lesquels les acteurs de la philanthropie mondiale opèrent aujourd'hui. Le livre fait le portrait des principales fondations qui investissent dans l'enseignement supérieur africain, celles qui ont une longue expérience du secteur ainsi que les plus récentes qui cherchent à y trouver une place. Plutôt que de présenter ces fondations comme des bienfaitrices venues sauver l'enseignement supérieur sur le continent, cette étude propose une vision nuancée qui cherche à mesurer leur impact réel sur les universités, ainsi que les partenariats « inégaux » qui s'établissent lorsqu'un des partenaires a plus de ressources que l'autre.
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Prendre soin de sa population : L'exception botswanaise face au sida
Fanny Chabrol, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 30 Octobre 2014
- 9782735117390
Au début des années 2000 le Botswana est le pays du monde qui connaît le plus haut niveau de séroprévalence du VIH. Dans ce pays qualifié d'exception en Afrique, pour son développement économique et son régime démocratique, la politique d'accès aux médicaments est érigée en modèle de prise en charge de la maladie par les instances internationales.
Produit d'une histoire dans laquelle le nationalisme et la bienfaisance ont imprégné la santé publique, la politique de soin à l'égard des malades du sida est devenue le symbole de la bienfaisance de l'État. Cette politique a été rendue possible par le soutien de l'industrie pharmaceutique, de la recherche biomédicale états-unienne et des fondations philanthropiques convergeant vers un pays qui offrait des opportunités et des garanties pour l'intervention biomédicale sur le sida.
Dans sa définition et sa mise en oeuvre la politique de santé publique redéfinit les contours de la citoyenneté botswanaise en réaffirmant l'existence d'une communauté d'individus qui sont pris en charge, dont on prend soin. En même temps, prendre soin de sa population est une invitation à appréhender les modalités complexes par lesquelles la population est délimitée pour recevoir des médicaments et également étudiée par des dispositifs d'expérience et de savoirs (essais cliniques, projets de recherche) et des programmes philanthropiques et pharmaceutiques destinés à bénéficier à une population en particulier, dans un pays choisi. -
Socio, n° 5/2015 : Inventer les sciences sociales postoccidentales
Michel Wieviorka, Laetitia Atlani-duault, Laurence Roulleau-Berger
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 29 Octobre 2015
- 9782735120321
Dans un mouvement de circulation et de globalisation des savoirs, de nouveaux centres et de nouvelles périphéries se forment, de nouvelles hiérarchies apparaissent plus ou moins discrètement qui produisent des compétitions et des concurrences pour le développement de "nouveaux" savoirs. Les centres de production de la connaissance en sciences humaines se sont largement déplacés vers l'Asie du Sud, du Sud-Est, Orientale, Centrale, Pacifique... La critique de l'eurocentrisme s'est largement affirmée dans cette période d'internationalisation des savoirs. Michaël Kuhn (2012), en s'appuyant sur le World Science Report de l'Unesco de 2010, pose l'hypothèse de la marginalisation de l'eurocentrisme scientifique et des traditions européennes.
Aujourd'hui les sciences sociales sont globales. Nous sommes rentrés dans une période de désoccidentalisation des savoirs et de co-production d'agencements entre des savoirs situés. Il s'agit d'une révolution scientifique dans les sciences sociales qui impose des détours, des déplacements, des retournements, des conversions voire des vertiges épistémiques. Nous avons dépassé le "tournant global", dictinct de tournants précédents et de leur nature éphémère pour apparaître comme un turning point dans l'histoire dans sciences sociales. Après les postcolonial studies, nous parlons de post-western social sciences dans un contexte de mondialisation et de circulation des idées, des concepts et des paradigmes.
En Asie se sont organisées des mobilisations d'intellectuels chinois, japonais, coréens indiens... à partir de "luttes" pour la reconnaissance des productions scientifiques invisibilisées du fait des effets de domination et non perçues comme ayant une valeur égale à celles produites en Europe. L'enjeu qui s'est formé depuis une vingtaine d'années est celui de la question de la reconnaissance internationale des savoirs "décoloniaux". Dans ce numéro est développée l'idée qu'un processus de reconfiguration décoloniale est engagé au sein d'ethnoscapes - au sens d'Appaduraï (2001) - formés à partir d'assemblages de savoirs entre sociologies d'Asie et d'Europe, cela dans une perspective qui permet de penser les zones de rencontre, de chevauchement, de tension, de conflit, de fécondation mais aussi les « blancs épistémologiques » entre les sciences sociales d'Europe et d'Asie. Sachant qu'il paraît aujourd'hui moins pertinent de penser la pluralité des « provinces du savoir » que de penser les modes de formation des continuités et les discontinuités, les agencements et les disjonctions entre des lieux de savoir situés à différents endroits du monde. -
Sur la trace des suspects : L'incorporation de la preuve et de l'indice à l'ère de la génétique
Joëlle Vailly, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 15 Avril 2021
- 9782735127269
L'usage des données génétiques par la police et la justice a connu un développement spectaculaire au cours des trente dernières années. S'appuyant sur des entretiens, sur l'observation de procès et sur l'analyse de documents, cet ouvrage analyse les enjeux sociaux et juridiques de ces innovations en France. Les auteurs étudient les pratiques quotidiennes des professionnels confrontés à ces nouvelles techniques, les débats et les défis qu'elles suscitent, ainsi que les textes législatifs et réglementaires qui les régissent. Ces pratiques soulèvent de nombreuses questions importantes, d'une part sur la place de la science dans la production et l'administration de la preuve pénale, d'autre part sur les débats concernant l'équilibre entre le respect des droits individuels et la sécurité des populations; enfin sur les techniques récentes et les nouveaux cadres normatifs. L'ouvrage met en lumière le rôle parfois controversé, mais globalement peu débattu, de l'ADN dans l'établissement des vérités judiciaires et des bases de données. Il s'agit du premier ouvrage de sciences sociales publié en français sur ce thème.
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On ne badine pas avec le progrès : Barrage et village déplacé au Portugal
Fabienne Wateau, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 26 Mai 2016
- 9782735121021
Comment restituer des situations vécues et partagées à la fois par des chercheurs, des journalistes, des politiques et bien sûr des habitants? Comment laisser la parole à l'ensemble de ces voix et de ces points de vue sur une même réalité, qui se mêlent et s'influencent mutuellement?
Cette pièce de théâtre en trois actes, accompagnée d'une analyse des discours et d'un état des lieux critique, retrace l'histoire récente de la construction d'un barrage au Portugal et du déplacement d'un village et de ses habitants vers d'autres logiques d'occupation des espaces et d'exploitation de l'environnement. La recherche anthropologique, menée in situ sur une quinzaine d'année, offre ici un regard multifacette sur les différentes façons de concevoir une situation somme toute assez banale dans le monde, mais chaque fois débordante de doutes, d'espérances et d'émotions. Cette forme d'écriture polyphonique suggère une familiarité qui, bien qu'éloignée éveille en nous des sentiments communs, de la colère à l'empathie.
Plus grand plan d'eau d'Europe, à la fois héritier des vieilles traditions civilisatrices de développement étatique par l'eau, précurseur en matière d'application des mesures de concertation et de participation publique, et édifice des plus modernes de réserve d'eau contrôlée, le grand barrage d'Alqueva au Portugal, est et restera probablement la dernière entreprise de cette envergure en Europe. -
La Transformation des armées : Enquête sur les relations civilo-militaires en France
Grégory Daho, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 12 Décembre 2016
- 9782735122646
Depuis la fin de la guerre froide, les organisations militaires ont connu de profondes transformations. Professionnelles et engagées dans des conflits asymétriques, elles se sont « adaptées » aux bouleversements d'un environnement stratégique qui n'est plus régulé par l'équilibre entre superpuissances. Pourtant, le secteur militaire, pour aussi discipliné et régalien qu'il est perçu, ne se réforme pas d'une façon plus autoritaire que n'importe quel autre. Face au déterminisme consistant à déduire cette métamorphose de la seule évolution du contexte international, cet ouvrage se propose de réincarner l'analyse du changement institutionnel en milieux militaires. Qui sont les officiers des armées modernes? Comment voient-ils notre monde? Pourquoi se sont-ils engagés et comment se mobilisent-ils? Derrière des enjeux aussi cruciaux que la transformation des organisations, la fabrication des doctrines ou les réformes de la politique de défense, l'ouvrage soutient l'hypothèse d'une « revanche des généraux », c'est-à-dire d'un rééquilibrage des relations entre autorités politiques et hauts gradés dans un contexte marqué par une multiplication des interventions, une réintégration des officiers au coeur des circuits décisionnels et une désinhibition de leur prise de parole publique.
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Socio, n° 15/2021 : Immanuel Wallerstein : héritages et promesses
Jason Moore, Michel Wieviorka, Arnaud Saint-Martin, Joao Caraça, Eric Vanhaute, Paola Rebughini, Manuela Boatca, Lenger Friedrich, Gennaro Ascione, Yves David Hugot, Maurice Aymard, Stéphane Dufoix, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 15 Avril 2021
- 9782735127399
Ce dossier de Socio est consacré à Immanuel Wallerstein (1930-2019), immense figure des sciences sociales, récemment disparu, président de l'Association internationale de sociologie de 1994 à 1998 et à qui cette institution à décernée en 2014 l'Award for Excellence in Research and Practice.
Wallerstein laisse une oeuvre considérable, riche, diverse et encore en devenir. Il est notamment l'auteur d'une histoire mondiale du capitalisme depuis le xvie siècle dans ses dimensions économiques, politiques et culturelles (The Modern World-System, 4 volumes). Créateur d'une méthode d'investigation de la réalité sociale historique, il critique les distinctions disciplinaires héritées (l'analyse des systèmes-monde) et a fondé diverses institutions destinées à mettre en oeuvre cette analyse (Centre Fernand-Braudel de Binghamton, Section on Political Economy of The World-System de l'American Sociology Assciation). Il s'est également fait le pourfendeur de l'illusion de la neutralité axiologique au profit d'une conception engagée de la science sociale à travers sa participation aux mouvements sociaux tiers-mondistes puis altermondialistes.
Les articles réunis dans ce dossier montrent l'actualité de son travail, qu'il s'agisse de sa critique du capitalisme globalisé ou de la reconstruction épistémologique et institutionnelle des sciences sociales sur une base non euro-centrique. -
Être juré populaire en cour d'assises : Faire une expérience démocratique
Célia Gissinger-Bosse, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 19 Juin 2017
- 9782735123803
Si les affaires criminelles peuvent comporter un attrait médiatique, le maintien du jury populaire constitué par tirage au sort à partir de la liste électorale pour juger ces crimes renferme également ses mystères. Que reste-t-il de cet héritage démocratique de la révolution française? Comment ressortent-ils de ce dispositif? Quelle portée démocratique peut-elle avoir? Le présent ouvrage tente de retracer les effets de l'expérience citoyenne que constitue la participation à un débat contradictoire et à une délibération. Si d'autres études ont pu montrer les contraintes et les failles démocratiques de cette participation, la présente approche s'attache à la manière dont les jurés se saisissent de la pratique du jugement. Cette attention portée à la parole des jurés permet de dévoiler les étonnements que cette expérience produit sur eux, et finalement les changements qui en résultent.
À partir d'une approche interdisciplinaire, croisant la sociologie, les sciences de l'information et de la communication, les sciences politiques et la philosophie, cet ouvrage s'adresse à tous ceux, chercheurs, professionnels, citoyens, qui s'intéressent aux différentes formes de l'expérience démocratique. À l'heure où notre démocratie représentative peut paraître en crise, l'expérience des jurés d'assises peut constituer un témoignage fort d'un désir de participation aux décisions. -
« Le rap, ça vient d'ici ! » : Musiques, pouvoir et identités dans le Gabon contemporain
Alice Aterianus-Owanga, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 14 Août 2017
- 9782735123797
Depuis la fin des années 1980, le rap est devenu, au Gabon comme dans d'autres États du continent africain, le levier de constructions identitaires, de reconfigurations des rapports au politique et de transformations culturelles majeures. À l'inverse des discours abordant ce genre musical globalisé comme emblème de l'« occidentalisation » ou de l'homogénéisation culturelle, l'appropriation du rap a donné lieu à Libreville à des formes variées de réinventions de particularismes et de revendications de la localité, se déclinant dans le registre du genre, du religieux, du rapport à la nation, à l'ethnicité ou à l'africanité.
Né d'une immersion de plus de huit années dans les réseaux du hip-hop gabonais et africain, l'ethnographie multisituée proposée dans cet ouvrage éclaire les entrelacements entre pratiques musicales, dynamiques identitaires et rapports au pouvoir, en décrivant comment les rappeurs du Gabon se sont progressivement imposés comme des acteurs politiques majeurs d'un régime semi-autoritaire en mutation. Par le biais de l'anthropologie des pratiques musicales, cet ouvrage offre un axe de compréhension novateur à propos de l'histoire politique et culturelle du Gabon, et des scènes musicales qui contribuent à mettre en mouvement les villes africaines contemporaines. -
SOCIO : Socio n° 19/2024 : Mémoire, histoire et politique
Auteurs Divers, Régis Meyran, Michel Wieviorka, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Socio
- 19 Novembre 2024
- 9782735130740
En quoi les mémoires pèsent-elles sur l'histoire et sur la politique? En quoi enrichissent-elles, ou au contraire pervertissent-elles le débat démocratique et à la limite menacent-elles la démocratie elle-même?
À partir des années 1960, une poussée des mémoires et des identités est à l'oeuvre dans le monde occidental, et pas seulement. Aux Etats-Unis, le débat sur la Shoah est certainement fondateur, dans un contexte où le mouvement noir et la mémoire autochtone acquièrent une visibilité nouvelle ou renouvelée. En France, la mémoire des génocides juif et arménien ouvre la voie, mais très vite s'imposent des débats sur des questions notamment liées à la colonisation et à la décolonisation. Le phénomène, dans sa diversité, exerce des effets variés, d'une part sur l'histoire comme discipline scientifique et sur son enseignement, et d'autre part sur la vie politique et dans le droit. Des drames historiques, jusqu'ici éventuellement oblitérés par l'État ou par de grandes institutions, comme l'Église catholique, sont les uns reconnus publiquement, les autres l'objet de controverses. La judiciarisation de la mémoire se traduit par l'apparition de lois dont certaines divisent les historiens, y compris quant à leur principe même: est-ce au législateur de dire la vérité historique? La mémoire et l'histoire peuvent être en phase, consensuelles, mais pas nécessairement. La concurrence des victimes peut prendre l'allure d'une guerre des mémoires, et compliquer la tâche des historiens, et le débat peut virer à l'idéologie, à l'instrumentalisation politique ou à la pure polémique.
Cet ouvrage construit principalement à partir de l'expérience française, propose des analyses depuis la France, mais dans une perspective résolument globale et internationale. Il croise des approches thématiques et l'examen de cas concrets. -
#info : Commenter et partager l'actualité sur Twitter et Facebook
Arnaud Mercier, Nathalie Pignard-cheynel, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 18 Décembre 2017
- 9782735123988
De plus en plus souvent l'information journalistique arrive directement sur les « murs » de nos réseaux sociaux, en priorité Facebook ou Twitter, mais aussi LinkedIn ou Snapchat et bien sûr via des vidéos mises en ligne sur YouTube ou DailyMotion. La médiation de ces plateformes pour accéder à l'information d'actualité n'est pas neutre.
L'objet de ce livre est d'essayer de comprendre ce qui change dans notre rapport aux médias, notre relation à l'information dès lors que se met petit à petit en place un nouvel écosystème de l'information à l'ère des réseaux socionumériques. Que partage-t-on? Comment le faisons-nous? Comment commentons-nous l'actualité sur Twitter ou Facebook? Quels nouveaux usages, quels arts de faire les internautes mettent-ils en oeuvre pour utiliser les dispositifs offerts par ces plateformes: hashtags, like, retweet, emojis et émoticônes...À l'heure des fake news, des risques d'enfermement dans des « bulles de filtre » via les recommandations de nos « amis » et des algorithmes, il est indispensable, pour le bon fonctionnement de nos démocraties, de prendre pleinement conscience du bouleversement qui se joue sous nos yeux, dans nos pratiques quotidiennes d'information. -
Socio, n° 11/2018 : Musulmanes engagées. Expériences, assignations, mobilisations
Michel Wieviorka, Pénélope Larzillière, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 5 Octobre 2018
- 9782735124497
Les engagements de femmes musulmanes sont multiples, diversifiés dans leurs objets et dans leurs formes. Certaines font du religieux une référence essentielle, d'autres s'en éloignent. Au coeur des débats sur l'islam ou le genre, elles ont en commun, cependant, d'être confrontées à des représentations voire des assignations identitaires paradoxales. Leur place et les modalités de leur présence dans l'espace public ne cessent d'être discutées, les images ne cessent de circuler. Pourtant, cette apparente visibilité s'appuie souvent sur des représentations uniformisées et masque une disparition: les pratiques militantes réelles, dans leur variété, les mises en sens et les raisons d'agir, les difficultés rencontrées et les stratégies de contournement restent peu ou mal connues.
Ce numéro de Socio vise à faire réémerger la pluralité des formes d'engagements de femmes musulmanes et à en comprendre de l'intérieur les ressorts. Il interroge ainsi le rapport à l'engagement en contexte d'intersectionnalité, lorsqu'interagissent et se cumulent différenciations et dominations en termes de genre, de classe, d'appartenances identitaires ou religieuses. Plus largement, il revient sur le rapport au religieux dans les formes très contemporaines d'engagements, et les enjeux spécifiques liés à son inscription dans des sociétés sécularisées et globalisées. -
Socio, n° 12/2019 : La technique y pourvoira !
Jérôme Lamy, Gaetan Flocco, Olivier Lepiller, Tristan Fournier, Michel Wieviorka, Pierre de Jouvancourt, Pénélope Larzillière, Arnaud Saint-Martin, Laetitia Atlani-duault, Daniel Compagnon, Quentin Hardy, Annie Jacq
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 24 Avril 2019
- 9782735124800
En ce début de XXIe siècle, l'espace public et médiatique foisonne de discours et de prophéties sur l'innovation technique qui promettent un monde meilleur sinon le « meilleur des mondes », dans un écho lointain à cette l'idéologie du progrès qui triomphait sous les « Trente Glorieuses » et que l'on croyait à jamais ensevelies sous l'avalanche des critiques du dernier quart du XXe siècle. La liste s'allonge tous les jours depuis les multiples perfectionnements de la microinformatique, désormais intimement associée à Internet et à la communication multisupport, jusqu'à l'intelligence artificielle et la robotique, en passant par la géoingénierie, chimie verte, les applications des neurosciences, des technologies satellites, de la thérapie génique ou la biologie de synthèse. Malgré leur diversité de forme et d'ambition, par leur seule répétition amplifiée par le « buzz » médiatique et la dramaturgie des « démos », ces promesses instillent quotidiennement l'évidence de l'avènement de futurs technicisés, présentés à la fois comme inévitables et désirables. Ces promesses en cascade attestent d'une nouvelle accélération du développement technique qui affecte toute la vie sociale, dans une nouvelle phase de son histoire où les différents champs scientifiques se combinent en abolissant les frontières disciplinaires. Elles révèlent également la force d'un conditionnement culturel qui nous conduit à croire, en abdiquant souvent tout esprit critique, au miracle technologique toujours recommencé. Si bien que, dans cette effervescence techno-futuriste, l'on finit par les prendre « pour argent comptant », y compris lorsque le développement des innovations annoncées est embryonnaire ou hypothétique.
Le propos de ce dossier de Socio est d'interroger les fondements et les logiques de dissémination de ce mot d'ordre technicien, à partir d'études de cas et de cadrages théoriques, et de mettre ainsi au jour les enjeux politiques de leur régulation dans la société. -
Socio, n° 13/2019 : Science et science-fiction
Stéphane Dufoix, Julien Wacquez, Michel Wieviorka, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 12 Décembre 2019
- 9782735125272
Science et science-fiction... Le lien entre ces deux termes et ces deux pratiques semble tout à la fois évident, comme le montre le partage du mot science, et contradictoire tant l'imagination de la fiction semble s'opposer à la dureté de la vérité scientifique. Alors, quel lien entre les deux? La science dans la fiction? La fiction de la science? Quelles sciences? Les perspectives sont nombreuses. L'angle privilégié dans ce numéro est celui des usages réciproques entre l'écriture de la science-fiction et la réflexion des sciences, qu'elles soient naturelles ou sociales. S'il peut paraître inévitable que les auteurs de science-fiction s'appuient sur l'état de la science qui leur est contemporaine pour imaginer le futur, il est sans doute plus difficile d'imaginer que les scientifiques lisent de la science-fiction et viennent y puiser hypothèses et grilles de lecture. C'est pourtant le cas des experts travaillant à la future colonisation de Mars comme des spécialistes de sciences humaines et sociales qui mobilisent la figure du cyborg ou l'oeuvre de Philip K. Dick pour penser le monde contemporain. Quand la littérature de science-fiction et les sciences deviennent des outils les unes pour les autres, leurs usages réciproques nous renseignent sur la manière dont les unes comme les autres se fabriquent.
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Du bidonville à l'hôpital : Nouveaux enjeux de la maternité au Rajasthan
Clemence Jullien, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 4 Décembre 2019
- 9782735125012
La santé de la reproduction constitue un sujet d'inquiétude d'actualité en Inde: les taux de mortalité sont encore élevés, les pratiques d'avortements sélectifs féminins se poursuivent et l'accroissement démographique reste difficile à juguler. L'ouvrage suit l'anthropologue, des bidonvilles - où une ONG oeuvre à la santé materno-infantile - à un hôpital public de la ville de Jaipur, au Rajasthan. À partir d'une enquête ethnographique de près d'un an et demi, l'auteure montre en quoi les programmes de santé censés garantir l'accès aux soins obstétriques renforcent les stéréotypes et les inégalités socio-économiques qui pèsent sur les bénéficiaires les plus vulnérables. Au croisement d'enjeux politiques, démographiques et socioreligieux, la santé de la reproduction apparaît comme un domaine éminemment sensible et politisé qui cristallise les tensions sociales (classe, caste) et le communautarisme hindou-musulman, au nom du progrès et des intérêts de la nation.
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Socio, n° 17/2023 : La frugalité de la recherche
Auteurs Divers, Antoine Hardy, Dana Diminescu, Michel Wieviorka, Arnaud Saint-Martin, Laetitia Atlani-duault
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 16 Mars 2023
- 9782735129300
Proposer une conceptualisation de la frugalité dans la vie scientifique nécessite de problématiser ce terme et les nombreux concepts qui s'en rapprochent en retraçant les origines de cette tentative de restauration morale du capitalisme. Les promesses de l'innovation frugale renouvellent la croyance que le bricolage dans les règles du marché fournit une réponse aux problèmes sociaux, déclinaison de la vieille promesse technicienne, dans une version low-tech cette fois, mais sans en invalider les limites et les ambivalences. Si le terme de frugalité ne fait pas l'objet d'une tentative de mise à l'agenda dans le champ des politiques de la recherche, sa présence est inférée d'un certain nombre d'évolutions qui reposent sur l'idée qu'il serait possible de faire mieux ou pareil avec moins. Cette frugalité contrainte peut aussi se lire comme ce qui va limiter ou entraver l'extractivisme qui peut caractériser, dans des contextes très différents, le travail scientifique et le rapport aux savoirs et être comprise comme une forme de « braconnage culturel » au sens que lui donne Michel de Certeau (1990). Ce « braconnage frugal » ne consiste pas en un éloge de la débrouillardise dans les limites du fonctionnement actuel de la recherche mais cherche à inventorier la possibilité d'alternatives déjà présentes, sans nier leurs effets contrastés. Les articles de ce numéro mettent en tension le braconnage frugal dans la recherche afin de continuer à s'interroger sur les conditions, formes et méthodes qui construisent notre compréhension du monde social.