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Kaoutar Harchi
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Les animaux sont tout. Ils sont eux-mêmes, certes, mais surtout ce que nous faisons d'eux. Nous, les humains. Car chaque fois que nous parlons des animaux, nous ne parlons en vérité que de leur animalité : l'état animal que nous décrétons inférieur. Ainsi nous animalisons les animaux, nous les rendons tuables et sans peine nous les tuons. Cet état animal, affirment des humains, n'est pas le propre des animaux, il est également celui de certains humains. Ces autres : les femmes, les prolétaires, les minorités raciales qui, ni homme, ni bourgeois, ni blanc, ont été exclus de la communauté morale par le viol, par l'usine, par le fouet, par l'en fu mage des grottes, par la persécution et par l'enfermement. Car animalisés. Livre tout autant théorique qu'auto-bio graphique, Ainsi l'animal et nous appelle à reconnaître la totalité de la question animale, en laquelle toutes les questions de notre monde se rejoignent. Il devient dès lors possible de tenir ensemble tout ce qui va ensemble, de défaire tout ce qui a été fait. Puis de tout refaire.
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Kaoutar Harchi mène dans ce livre une enquête autobiographique pour saisir, retranscrire au plus près cet état d'éveil, de peur et d'excitation provoqué, dit-elle, "par la découverte que nous - jeunes filles et jeunes garçons identifiés comme musulmans, que nous le soyons ou pas d'ailleurs - étions perçus à l'aube des années 2000 par un ensemble d'hommes et de femmes comme un problème." Un livre où l'amour filial et l'éveil de la conscience politique s'entremêlent dans une langue poétique et puissante.
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Tous les écrivains s'engagent. La question n'est donc pas celle-ci. Certains s'engagent en faveur du monde tel qu'il est fait. D'autres s'engagent à le défaire - avec plus ou moins de résultats. Il faut dire, foi du Syndicat national de l'édition, que le tirage national moyen d'un livre est de 5 000 exemplaires. Comment, dans pareil cadre, combattre en faveur d'un tout autre ordre social sans se raconter d'histoires ? La question est celle-ci. Joseph Andras, écrivain, et Kaoutar Harchi, écrivaine et sociologue, se la posent à haute voix dans ces pages. La discussion, à la fois analytique et personnelle, s'ancre dans l'histoire de la littérature et des luttes. Aux côtés du lecteur, elle ébauche la possibilité d'une écriture attachée à la construction d'une société d'égales et d'égaux - une société socialiste.
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à l'origine notre père obscur
Kaoutar Harchi
- Actes Sud
- Un Endroit Ou Aller
- 20 Août 2014
- 9782330035969
Enfermée depuis l'enfance avec sa mère dans la "maison des femmes" où l'on redresse les torts, réels ou supposés, dont épouses, soeurs, ou filles se seraient rendues coupables à l'encontre des lois patriarcales, une jeune fille prise en otage par les mystères qui entourent tant de douleurs en un même lieu rassemblées, cherche en vain l'amour de sa génitrice qui, indifférente à son existence, ne vit plus que dans le seul espoir que vienne la délivrer celui qui l'a abandonnée. Dehors, là-bas, dans la maison du père, où sévit le "clan" familial tout-puissant, un cauchemar affreusement symétrique menace de fondre sur l'héritière sacrificielle née d'un couple tragique et fourvoyé. Sur les ravages du désamour et de l'exil intérieur auquel il condamne, une fable cruelle et incandescente qui pose en lettres de sang la nécessité de la rupture comme condition de toute survie.
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Arezki mène une vie de souffrance et de solitude en haut d'une tour d'immeuble, dans l'appartement de Si Larbi, l'homme qui l'a élevé.
L'homme qui s'attache, depuis trente ans, à lui cacher ses origines, et le condamne à la folie par son silence et ses absences. Arezki ignore tout de ses géniteurs et crève de ce secret. Sa vie n'est que frustration et évitement, repli sur soi et enfermement, quête vaine d'un passé qui se refuse à lui. La misère affective qui est la sienne le pousse un soir à commettre un meurtre doublé d'un viol, crimes qui le mènent à la prison que dirige un certain Riddah.
En directeur humaniste qu'il est, Riddah prend régulièrement la peine d'aller saluer ses détenus dans leur cellule et de les écouter. Après avoir échangé quelques mots avec Arezki, et à l'évocation du nom de Si Larbi, Riddah comprend qu'il vient de retrouver ses deux compagnons d'infortune, ceux-là même qu'il a jadis abandonnés pour partir en quête d'une vie meilleure. Dès lors, il n'a qu'un objectif : se racheter ; et au soir de son arrivée en prison, Arezki s'évade avec la complicité du directeur.
Il est aussitôt recueilli par l'un des geôliers de la prison, Ryeb, qui prend pitié de lui et le cache avant de l'entraîner avec lui dans un pèlerinage familial à Alger, vers laquelle convergent parallèlement Si Larbi et Riddah, gardiens du terrible secret qui entoure la naissance d'Arezki, et amis d'enfance longtemps séparés que les crimes du jeune homme viennent de réunir. C'est donc à Alger, ville qui les a vus grandir tous les deux et qui incarne une violence masculine dont ils furent les juvéniles acteurs, que ces quatre destins vont trouver leur tragique résolution, à l'heure où le secret des origines d'Arezki va lui être révélé, dans ce qu'il a de plus abject.
Ecrit dans le souci de rendre compte des effets dévastateurs d'une répression sexuelle qui frappe les hommes de certaines sociétés arabo-musulmanes, L'Ampleur du saccage met en lumière la configuration étouffante qui fait le lit d'une fixation pathologique sur la figure maternelle, à la limite du désir incesteux, en l'absence d'une parole libre de la femme, qui a perdu toute réalité au profit d'une dimension symbolique toute-puissante.
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Je n'ai qu'une langue et ce n'est pas la mienne ; des écrivains à l'épreuve
Kaoutar Harchi
- Pauvert
- 7 Septembre 2016
- 9782720215490
Suffit-il d'écrire dans la langue de Molière pour être reconnu comme un « écrivain français » ? Ou la littérature entretient-elle, en France, un rapport trop étroit avec la nation pour que ce soit si simple ? Amoureuse de sa langue, la France en est aussi jalouse. Pour tous ceux qui l'ont en partage ailleurs dans le monde, elle devient alors un objet de lutte, de quête et de conquête.
Retraçant les carrières de cinq écrivains algériens de langue française (Kateb Yacine, Assia Djebar, Rachid Boudjedra, Kamel Daoud et Boualem Sansal), Kaoutar Harchi révèle qu'en plus de ne s'obtenir qu'au prix d'authentiques épreuves, la reconnaissance littéraire accordée aux écrivains étrangers n'est que rarement pleine et entière. Car si la qualité du style importe, d'autres critères, d'ordre extra-littéraire, jouent un rôle important.
Souvent pensée en termes de talent, de don, de génie, la littérature n'est-elle pas, aussi, une question politique ?
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Quoi de meuf : 100 oeuvres culte à connaître quand on est féministe
Clementine Gallot, Emeline Ametis, Kaoutar Harchi, Anne-laure Pineau, Pauline Verduzier, Youliedessine
- Marabout
- 24 Novembre 2021
- 9782501162036
Quel est le point commun entre Wonder Woman, Fifi Brindacier, Les Demoiselles de Rochefort, Game of Thrones, King Kong théorie et Titanic ?... À première vue, pas grand-chose, et pourtant tous apportent une réponse à l'épineuse question :
« Qu'est-ce qu'une oeuvre féministe ? ».
Voici 100 oeuvres culte - films, séries, romans, essais, peintures, photographies - qui mettent en lumière des personnages et des artistes ayant contribué à changer l'image et la place des femmes dans notre société. Des grands classiques aux plus confidentielles, c'est l'occasion de redécouvrir des créations marquantes éclairant notre héritage culturel sur les questions féministes, les discriminations subies par les femmes et les personnes minorisées, et de mesurer les combats qu'il reste à mener...
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Dans la " zone cinglée " de la cité, les mères règnent en maîtres.
Lasses de pleurer leurs fils consumés par les lumières de la ville-centre, elles se jettent à corps perdu dans une étrange cause : créer une armée d'enfants pour empêcher le souvenir des morts de hanter les vivants. taârouk, 26 ans, balaye les folies qui l'entourent - celle des mères folles de la cité -, celle de sa propre mère défunte, celle de son frère " mangeur d'haltères " dont le seul rêve est d'être un poster.
Une nuit, il brave le tabou suprême en pénétrant dans la cave : un lieu libre, à la frontière de la cité et de la ville-centre, où les deux mondes entre parfois en collision.
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Territoires
Penda Diouf, Kaoutar Harchi, Audrey Chenu, Gauz, Simon-pierre Hamelin, Adjera Lakhal, Lotfi Aouad
- Othello
- 7 Février 2020
- 9791095244301
Le Relais festival, créé par Lotfi Aoulad en 2016, est une initiative citoyenne qui s'appuie sur les énergies territoriales en faveur de la création artistique. Le frontières, la révolte, l'espoir ont irrigué les actions et les discussions des trois premières éditions, auxquelles ce recueil de contributions des acteurs du festival, qu'il s'agisse d'artistes et d'habitants, rend hommage. Ateliers, voix nouées, éclats de rire, autant d'étincelles de vie et d'enchaînements harmonieux de désir à lire dans ces textes et images sur des territoires qui bouleversent, qui inventent, qui se pensent...