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Geneviève Fraisse
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Longtemps, l'acte de consentir fut défini comme un mélange de désir et de volonté dont la vérité résiderait dans un moi profond. Or ce terme de consentement s'est imposé dans l'espace public pour penser le port du foulard ou l'exercice de la prostitution ; puis avec MeToo pour appréhender l'importance des violences sexuelles. Si, d'évidence, il renvoie à la liberté de choisir, ou à la nécessité d'accepter, il indique surtout les termes d'un accord entre deux êtres. Il se rattache aussi intrinsèquement à la capacité de résister à un ordre injuste : car dire « oui », c'est aussi pouvoir dire « non ».
Geneviève Fraisse retrace ici la genèse du sens moderne du consentement, ses enjeux, sa complexité. Examinant les relations entre les sexes, prises entre émancipation et domination, entre parole libre et surdité de l'écoute, elle cherche à identifier les lieux de l'autonomie des femmes tant dans la sphère privée que politique. -
Sartre écrit, dans Plaidoyer pour les intellectuels, que l'intellectuel est perçu comme celui qui se mêle de ce qui ne le regarde pas, quand Beauvoir - cela saute aux yeux - se mêle de ce qui la regarde, dans ses livres sur le Deuxième Sexe et sur la Vieillesse. Depuis quelques décennies, la question sexe/genre a réussi à s'imposer comme problème théorique, et par conséquent comme champ de recherche, lieu d'explorations, de théories. Mais aucune position de surplomb n'est enore possible parce que l'objet de pensée échappe sans cesse à la sérénité académique, parce que le sujet de pensée doit défendre encore sa légitimité scientifique. Comment penser l'égalité des sexes ? Être un « être de raison » fut contesté au sexe féminin depuis Fénelon et la fin du xvii e siècle. Face à cette exclusion de la pensée, Geneviève Fraisse s'est construite en résistance à une ritournelle négative. La philosophie est le bastion le plus solide, parce que le plus symbolique, d'une suprématie masculine. On reconnaît plus facilement l'historienne que la philosophe, et à travers le parcours de l'autrice, c'est celui de toute une génération qu'on saisit. Le féminisme qui ressurgit au lendemain de mai 68, persuadé d'inventer l'Histoire, reprend un fil déjà ancien, celui du « nous » les femmes de 1830, saint-simoniennes, qui inaugure une dynamique d'émancipation féministe qui va jusqu'à #metoo. Notre xxi e siècle parle du corps politique, collectif, impensé du contrat social et de nos démocraties. C'est un pas de plus dans la représentation de ce qui a bloqué l'émancipation des femmes, donc l'égalité des sexes.
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Le féminisme, ça pense !
Geneviève Fraisse
- CNRS
- Les Grandes Voix De La Recherche
- 11 Mai 2023
- 9782271147196
D'où tu parles ? : l'interjection bien connue des amphis de 1968 se trouve ici prise au sérieux, comme une invitation à dire non un état ou une situation, et moins encore un bilan, mais une trajectoire, une dynamique. Forte d'une oeuvre philosophique qui déploie les enjeux de la pensée féministe, Geneviève Fraisse relie ses différents points d'articulation - la redécouverte des révolutionnaires de 1848, les rapports femmes/raison, l'historicité des sexes, les notions de genre , de consentement ou d' habeas corpus - et ses résonances biographiques ou implications pratiques, avec le MLF d'abord et jusqu'au Parlement européen. Elle met ainsi en relief une conception de la recherche visant, loin des solutions toutes faites, à augmenter le problème .
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Un va-et-vient constant entre les pensées d'hier et les enjeux d'aujourd'hui.
À distance de l'idée de backlash automatique, une réflexion sur la profondeur historique du processus de libération des femmes.
L'Ancien Régime prend fin en 1789 avec la proclamation de l'égalité des citoyens, la chose est entendue. Mais il n'existe pas, pour les femmes, un moment historique précis, un point décisif qui marquerait la fin de leur oppression, la fin du patriarcat. Pour autant, avant et après la Révolution, puis dans les premières décennies du XIXe siècle, les principes démocratiques ne sont pas sans effets sur la pensée de leur émancipation.
Trente-cinq ans après Muse de la raison, qui mettait en lumière les incertitudes d'une " démocratie exclusive " des femmes, Geneviève Fraisse scrute ici les intuitions et les conséquences de ces principes chez celles et ceux qu'on peut qualifier de logiciennes et logiciens de l'égalité : Choderlos de Laclos, Olympe de Gouges, Fanny Raoul, Stendhal, Germaine de Staël ou Charles Fourier. De manière à chaque fois pertinente, chacun déploie les transformations possibles des relations entre les sexes.
À distance de l'idée de backlash mécanique, ils et elles viennent nous dire, deux siècles plus tard, à quel point la marche vers l'égalité est puissante, avec son histoire autant que sa raison. -
Sexe et démocratie : De l'enjeu du consentement
Collectif
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 54
- 22 Mai 2025
- 9782735130795
Longtemps perçu comme un « contretemps » des luttes sociales (Fraisse, 2020), le féminisme s'affirme désormais comme une force politique, intellectuelle et sociale majeure, devenant l'un des moteurs principaux des transformations globales. Aujourd'hui, un axe central et structurant du débat féministe se concentre autour de la notion essentielle de consentement, ou plus précisément de la capacité et du droit à consentir. Cette notion établit un pont entre les sphères publique et privée, entre féminisme et démocratie, participant à une redéfinition de cette dernière. Dans ce contexte, les limites et la légitimité de la liberté sont repositionnées, tandis que la question de l'égalité des droits est réinterrogée.
Un champ épistémologique du féminisme, malgré ses dissensions internes, apparaît donc indispensable. Ce champ, nécessairement multidisciplinaire et transversal, doit élucider le fonctionnement historique et social de la sexuation, évaluer son impact sur les rapports de pouvoir, et analyser ses implications dans le domaine de la démocratie. Le consentement, notamment sexuel, englobe des dimensions plus larges qui interrogent profondément nos choix de société: devons-nous privilégier l'égalité ou la liberté?
Ce colloque international, organisé par la FMSH en mai de 2024, visait à recueillir des contributions éclairantes sur ces débats. Nous avons réuni un groupe d'expertes et de chercheuses dans une perspective transversale, créant des passerelles entre leurs domaines de recherche et la réflexion sur le consentement en tant qu'élément clé de notre démocratie. Les dissensions et désaccords au sein des débats féministes sur la liberté et les droits s'articulent particulièrement autour de deux questions fondamentales: la prostitution et la pornographie. Toutefois, d'autres enjeux cruciaux doivent être abordés pour envisager l'égalité des sexes et des genres dans une démocratie libérale. Quelle est la portée réelle de la libre volonté d'action et du consentement entre les sexes? Quelles en sont les implications?
Ce débat scientifique, transversal, multidisciplinaire et international rassemble des perspectives diverses et parfois contradictoires, afin d'approfondir la compréhension du consentement en tant que reflet de l'émancipation des femmes et de l'égalité des sexes dans une démocratie en constante évolution. Nous explorons les tensions et nuances encore en débat, tout en proposant des pistes pour dépasser les perspectives a priori incompatibles. L'objectif est de contribuer à une réflexion collective nécessaire pour progresser en tant que société. -
Si une femme veut avorter, ne la laisse pas seule ! Du MLAC au Centre IVG de Colombes
Martine Lalande, Catherine Soulat
- Syllepse
- Questions Féministes
- 5 Décembre 2024
- 9791039902441
Le centre IVG de Colombes a ouvert en 1975 juste après le vote de la loi, grâce au MLAC de Gennevilliers. Des soignant·es et des femmes qui ont participé à sa création racontent cette histoire,
la lutte pour la loi, les avortements faits par le MLAC puis l'ouverture du centre IVG.
Cinquante ans ont passé, le centre IVG a évolué, que reste-t-il de l'héritage du MLAC ? Les équipes de soignant·es ont changé, les locaux se sont agrandis, il y a eu des aléas dans la vie de ce lieu, et des expériences novatrices.
Les plus anciennes témoignent de ce qu'elles ont voulu transmettre, les plus jeunes de ce qu'elles reconnaissent comme « esprit militant » dans ce centre.
Pour l'avortement comme pour la contraception, les femmes décident. Le pouvoir médical doit s'effacer pour laisser place à la recherche des meilleures conditions d'accueil et de réalisation de ce droit acquis par la lutte. Les différentes personnes -
« Le féminisme, ça pense ! » Ce livre rassemble des entretiens et des articles écrits par Geneviève Fraisse et parus dans divers journaux et revues depuis les années 1970, mettant ainsi en lumière la pensée féministe et ses évolutions. « Les sexes font l'histoire », observe la philosophe, qui nous rappelle que c'est dans l'histoire en acte que les questions théoriques du féminisme ont pris et continuent d'avoir des chances de prendre forme.
Les femmes ont changé le Code civil, lutté pour s'imposer dans l'espace politique, franchi des interdits non explicites comme passer le baccalauréat ou reconnaître la multiplicité des sexualités. Mais, même si les droits civils et politiques se sont égalisés, si les droits économiques ont été énoncés et l'égalité dans la famille pensée et actée, le réel est encore loin de pratiquer l'égalité des sexes, comme on le redécouvre à chaque nouveau « scandale ». Geneviève Fraisse revient sur l'ensemble de ces enjeux et de ces luttes, jusqu'à ce qui se dessine aujourd'hui autour du corps des femmes, du corps reproducteur (PMA, GPA et filiations nouvelles) au corps sexuel (violences, du harcèlement au viol). Une pensée d'une brûlante actualité.
Édition revue et augmentée d'un avant-propos inédit de l'autrice. -
Pour une esthétique de l'émancipation : produire les lignées d'un art queer
Isabelle Alfonsi
- B42
- 20 Septembre 2019
- 9782490077137
Dans Pour une esthétique de l'émancipation, Isabelle Alfonsi emprunte à la philosophe Geneviève Fraisse le concept de « lignée » et exhume des pratiques artistiques du passé, afin de faire émerger une lecture féministe et queer de l'art contemporain. Ce texte cherche à montrer comment l'écriture de l'Histoire de l'art avec un grand H a minoré l'importance des engagements affectifs des artistes, rendant ainsi inopérante la portée politique de leurs oeuvres. Les pratiques de Claude Cahun ou Michel Journiac sont ainsi replacées dans le contexte du militantisme de défense des droits des homosexuel-le-s de leurs époques respectives. L'histoire du minimalisme états-unien est revisitée à travers ses figures les plus périphériques afin de lire Lynda Benglis et ses productions des années 1970 comme les premières représentations d'un féminisme pro-sexe, comprendre Lucy Lippard à travers le prisme de la formation d'une critique sociale radicale et féministe ou encore de voir l'expression de subjectivités féminines dans les recherches filmiques d'Yvonne Rainer. Isabelle Alfonsi entend ainsi participer à l'écriture d'histoires de l'art plurielles, incarnées et affectives, et met l'accent sur l'importance du contexte social, politique et personnel dans l'interprétation des oeuvres.
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Service ou servitude ; essai sur les femmes toutes mains
Geneviève Fraisse
- Points
- Points Essais
- 14 Janvier 2021
- 9782757888155
Si, à la suite du mouvement #MeToo, la prise de parole des femmes s'est exprimée avec une ampleur inattendue, aujourd'hui à qui incombe concrètement tant la charge matérielle que mentale du « service domestique » ?
Cette nouvelle édition de l'ouvrage précurseur de Geneviève Fraisse retrace la généalogie de la notion de service - de la domesticité au paradigme du care, de la question de l'emploi et de la hiérarchie sociale entre femmes à celle de la solidarité, du service « à la personne » à la construction d'une société commune aux deux sexes.
Rendre au mot de « service » toute sa polysémie, analyser l'histoire du travail des femmes et de leur émancipation à travers une pensée de l'égalité et de la justice, telle est la grande originalité de ce livre.
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L'histoire des femmes en Occident Tome 4 : le XIXe siècle
Georges Duby, Michelle Perrot
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 28 Février 2002
- 9782262018726
Entre enfermement politique ou social, modèle éducatif et réalité du travail féminin comme de ses comportements, un siècle de fer pour les femmes.
L'image d'un XIXe siècle sombre et triste, austère et contraignant pour les femmes, est une représentation spontanée. On aurait tort de croire cependant que cette époque est seulement le temps d'une longue domination, d'une absolue soumission des femmes à une codification collective précise, socialement élaborée. Car ce siècle signe la naissance du féminisme, mot emblématique qui désigne tout aussi bien des changements structurels importants (travail salarié, autonomie de l'individu civil, droit à l'instruction) que l'apparition collective des femmes sur la scène politique.
Ainsi faudrait-il dire plutôt que ce siècle est précisément le moment historique où la vie des femmes change, plus exactement le moment historique où la perspective de leur vie change ; temps de la modernité où est rendue possible une position de sujet, individu à part entière et actrice politique, future citoyenne. -
Les excès du genre ; une enquête philosophique
Geneviève Fraisse
- Points
- Points Essais
- 24 Janvier 2019
- 9782757877081
Honni par une droite réactionnaire qui se cherche une identité, célébré par une gauche intellectuelle qui a pourtant tardé à en entreprendre l'étude, le genre fait toujours polémique. En désaccord avec les uns et les autres, Geneviève Fraisse s'emploie à explorer cette promesse conceptuelle soucieuse d'un nouvel objet philosophique en construction, dans la droite ligne de ses travaux sur l'émancipation des femmes et l'égalité des sexes.
Il sera question de vérité, où l'Un, le Deux et le Multiple font face à l'exigence « queer » qui cherche à se définir. « Genre » est un mot en excès, car la question qu'il traite - l'égalité des sexes et la sexualité humaine - déborde toujours l'ordre établi.
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Les femmes et leur histoire, car écrire l'histoire des femmes ne peut se limiter au seul usage des règles et méthodes de la discipline historique. L'histoire des femmes dépasse l'opposition commune entre le réel et sa représentation, et la quête de la place du sujet dans cette opposition : elle renvoie, en effet, fondamentalement à la différence des sexes, à la manière dont les philosophes ont pensé cette différence, aux modalités grâce auxquelles législateurs et acteurs de l'histoire ont bâti avec cette différence l'ordre politique. Écrire l'histoire des femmes oblige donc à lier ensemble, dans la construction de l'objet historique, les systèmes de la philosophie - de Rousseau à Derrida - et les données empiriques de l'histoire - des initiatives révolutionnaires à l'inscription de la parité dans la Constitution. Des figures singulières du combat féministe - telles Madame de Staël, George Sand, Louise Michel, Clémence Royer ou Madeleine Vernet - côtoient donc dans cet ouvrage l'analyse serrée de grands discours ou textes fondateurs de l'exclusion comme de l'inclusion des femmes. Parce que, nous montre Geneviève Fraisse, la question des femmes fut de réintroduire dans l'histoire, c'est-à-dire de prendre part à l'énigme du devenir plutôt que de continuer à être représentées comme des énigmes de la nature.
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À côté du genre : sexe et philosophie de l'égalité
Geneviève Fraisse
- PUF
- Quadrige
- 2 Mars 2022
- 9782130832959
Le contemporain démocratique nous invite, depuis quelques décennies, à penser le sexe et le genre. La légitimité de cette réflexion s'affirme enfin. Dans cet ouvrage qui réunit La controverse des sexes, La différence des sexes et un recueil d'articles inédits, la démarche privilégie l'« à côté » d'une recherche des définitions et des identités. Le passage conceptuel de « sexe » à « genre » demande une distance critique. C'est à partir d'un repérage des lieux dans une histoire de la pensée, philosophique, littéraire et factuelle que les questions philosophiques sont identifiées et développées par l'autrice. Car il s'agit de comprendre ce qui surgit quand égalité et liberté se révèlent comme des enjeux, dans la politique et la création, l'économique et le corps, la pensée et l'agir.
La longue histoire de la philosophie, quelques scènes littéraires contemporaines, et la mise à l'épreuve de débats récents, tout contribue à restituer l'importance de l'émancipation féministe au regard du monde.
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Un anniversaire de naissance - elle aurait cent dix ans en 2018 - convoque les souvenirs. Geneviève Fraisse évoque le parcours de celle qui se voyait en «correspondante de guerre» au coeur de l'histoire philosophique, politique et littéraire.
Comment Simone de Beauvoir, qui use si souvent du mot «privilège», place-t-elle son désir de connaître et de se connaître au coeur du Privilège de la pensée que le XXe siècle lui a accordé? Formidable espace que celui de la femme savante, pensante, tout éblouie par ces lumières intellectuelles offertes, enfin sans limites, au sexe féminin.
Pourquoi se pose-t-elle alors la question du deuxième sexe, de l'autre sexe? Pourquoi, surtout, introduit-elle l'idée d'un «devenir» de la femme, d'une histoire peut-être, qui produirait enfin un écart après tant de siècles répétitifs?
Commémorer une grande figure, telle Simone de Beauvoir, n'est pas une affaire d'héritage ou de transmission dans le cadre d'une histoire des femmes, encore fragile, trop peu légitime. Il s'agit, plus sûrement, de découvrir la possibilité d'une appropriation ; il ne faut pas recevoir, mais prendre.
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Muse de la raison ; démocratie et exclusion des femmes en France
Geneviève Fraisse
- Folio
- Folio Histoire
- 22 Septembre 1995
- 9782070328963
Pourquoi en france, les femmes participent-elles si peu aux affaires de la cité ? faut-il, en réponse, changer la loi pour changer les moeurs, imposer la parité des hommes et des femmes dans les instances du pouvoir, obliger à des quotas aussi misérables que le retard qu'ils seraient censés combler ? l'écho que cet ouvrage, longtemps introuvable, a rencontré dès sa parution tient à ce que, le premier, liant histoire et philosophie, il a posé la question fondamentale du pourquoi de l'exclusion politique des femmes, en remontant à son origine - la révolution française, celle-là même qui émancipa politiquement les sujets en citoyens.
Car la révolution française tint, y compris chez ses éléments les plus avancés, à marquer la différence des sexes. constance de salm, mme gacon-dufour, cabanis, mme de staël, condorcet, fourier, stendhal, de maistre ou de bonald - toute la révolution est traversée par la question de savoir si le génie peut exister chez une femme, si le sexe de la femme est en rapport avec son cerveau, si les femmes ont le même droit à l'éducation que les hommes, donc à une future citoyenneté.
Cette volonté, qui agite la france bien au-delà de 1789, de marquer une différence entre les sexes là oú l'émancipation politique a effacé les différences entre les êtres permet enfin de comprendre comment une société qui prétend respecter l'identité des personnes assume la différence des sexes, pourquoi la démocratie française devint, jusqu'en 1945, pour les femmes une démocratie exclusive.
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De l'éducation des femmes
Pierre Choderlos de Laclos
- Millon
- Mémoires Du Corps
- 3 Mai 2018
- 9782841373352
À la fin du XVIIIe siècle, la question de l'éducation des femmes est posée de manière insistante. Pour Laclos, il s'agit de combattre les idées établies et d'opérer une véritable révolution afin de libérer la femme, réduite par l'homme à l'état d'esclavage. La femme naturelle de ce livre, élevée dans la tranquille jouissance d'un corps libre, est le pendant de madame de Merteuil gagnant son autonomie dans une société pervertie par le mensonge et une connaissance des rapports de force, ce qui lui permet de développer des vues plutôt féministes sur l'égalité des sexes et l'éducation des jeunes filles. De l'éducation des femmes dénonce l'éducation donnée alors aux jeunes filles qui ne vise, selon lui, « qu'à les accoutumer à la servitude, et à les y maintenir ».
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La suite de l'histoire ; actrices, créatrices
Geneviève Fraisse
- Le Seuil
- La Couleur Des Idées
- 12 Septembre 2019
- 9782021417180
« L'émancipation des femmes a suivi deux chemins parallèles et distincts au lendemain de la Révolution française, et au commencement du débat démocratique : celui du «pour toutes» et celui du «pour chacune». Le premier menait aux droits civils et civiques, citoyenneté, éducation, emploi, responsabilité individuelle, autonomie sociale. Le second ouvrait la voie à la liberté de créer, de penser, d'écrire, de partager avec les hommes les lieux de la jouissance intellectuelle et artistique. C'est sur le deuxième chemin, emprunté par ce livre, que j'ai voulu arpenter la suite de l'Histoire.
La suite de l'Histoire, pour une femme artiste, ce n'est pas seulement la conquête de droits et la transgression des contraintes établies, c'est aussi la construction de pratiques nouvelles et le déplacement des repères obligés. L'égalité, c'est encore la liberté de trouver de nouvelles formes de création. Et c'est pourquoi, sans s'arrêter à l'identité sexuelle ou à la visibilité sociale, ce qui est en jeu, ici, c'est d'abord et avant tout leur production. »
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Les deux gouvernements : la famille et la cité
Geneviève Fraisse
- Folio
- Folio Essais
- 16 Mai 2001
- 9782070418503
Tout a commencé avec le contrat social, lorsque, refusant l'analogie entre famille et état, rousseau pose la dissociation entre domestique et politique, entre la famille et la cité.
Cette séparation des sphères est avant tout une séparation des gouvernements - gouvernement domestique et gouvernement politique. elle signe la fin d'une comparaison quant à l'exercice du pouvoir. mais que s'est-il passé, pour les femmes, dès lors que la société civile et politique a été disjointe de la société domestique ? qui a pensé, parmi les théoriciens du pouvoir, la société domestique ? plus que jamais, une femme est plusieurs êtres à la fois - mère, fille, soeur ; épouse, amante, fille majeure ; travailleuse, ménagère, etc.
Tout le débat sur la citoyenneté se déploie en étoile à partir des statuts et des rôles de la femme contemporaine. la citoyenneté des femmes n'est pas une construction abstraite comme ce fût le cas pour les hommes ; elle s'est conquise concrètement, à partir des déterminations réelles. aussi l'enjeu est-il désormais de penser ensemble les deux gouvernements, la parité domestique et la parité politique, et de trouver une articulation nouvelle, par-delà toute " conciliation " ou " réconciliation ", pour la double journée des femmes, qui serait aussi celle des hommes.
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La sexuation du monde ; réflexions sur l'émancipation
Geneviève Fraisse
- Presses de Sciences Po
- Academique
- 29 Février 2016
- 9782724618556
Toutes les femmes sont citoyennes, quelques femmes sont artistes. La citoyenne et l'artiste sont-elles les semblables des hommes ? Oui. Tout autant concernées par la politique et par l'art ? Oui.
Au commencement de l'ère démocratique, initiée par la Révolution française, ces affirmations furent pourtant sources de débats et de polémiques : aux femmes la famille plutôt que la cité, la muse plutôt que le génie, arguaient bien des hommes qui n'étaient pas tous réactionnaires. Deux cents ans après, nous en discutons encore.
L'ouvrage revient sur les conséquences de ce moment fondateur. Il rend compte du travail sans fi n de la démonstration de l'égalité, dans une « démocratie exclusive » où chacun - donc chacune - peut théoriquement se voir individu, sujet, citoyen, créateur, un, une parmi tous et toutes. De Poulain de la Barre, philosophe du XVIIe siècle, à Jacques Rancière, penseur contemporain, avec Virginia Woolf comme avec Simone de Beauvoir, les textes réunis ici montrent à quel point ces questions demeurent essentielles pour la modernité : celle de la jouissance revendiquée, celle de la stratégie subversive, celle de la mesure de l'émancipation des femmes, celle du féminisme comme dérèglement de la tradition occidentale.
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Le mot de mixité désigne, à l'origine, l'instruction et l'éducation dispensées en commun aux garçons et aux filles. Revenons sur cette évidence de la mixité scolaire ; regardons ce mélange des deux sexes pendant l'enfance et l'adolescence il est fait de clarté et d'obscurité. Est-il à l'image d'une vie future, miroir de la réalité sociale, ou est-ce un privilège du temps et de l'espace de l'enfance ? Qu'est-ce que la mixité : un progrès, une expérience, une valeur républicaine, un plaisir ? En tous les cas, le mot a fait fortune, pour désigner d'autres mélanges, mixité sociale, mixité urbaine...
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La fabrique du féminisme ; textes et entretiens
Geneviève Fraisse
- Le Passager clandestin
- 6 Mars 2012
- 9782916952727
Ce livre réunit des textes parus dans la presse (L'Humanité, Libé, Politis, Le Monde, Regards, Le Nouvel Obs.), ou dans des revues (Vacarme, Réfractions, Cahiers du genre, Mouvements, Revue de l'OFCE, Non fiction...) depuis trente-cinq ans. Il est une sorte de double-témoin : de la pratique et de la théorie ainsi que de leurs rencontres répétées, mais aussi de ce que, à tous les étages de la question féministe, la pensée est convoquée.
Au début des années 1970, il y avait les slogans féministes, le jour - nal Le torchon brûle et une figure de référence, Simone de Beauvoir.
Comme dans l'histoire passée, les féministes passaient pour des agitées et l'intellectuelle se déclinait au singulier. Geneviève Fraisse appartient à la génération qui a mis la figure de la femme intellectuelle au pluriel, en nombre.
Autour de Jacques Rancière et de la revue Les Révoltes logiques, elle se fait historienne des idées d'émancipation, démontrant que cette histoire était réfléchie par les actrices elles-mêmes. Il s'en suit alors que les femmes font l'Histoire.
À son entrée au CNRS, en 1983, elle poursuit la généalogie de la pensée féministe, notamment celle qui se déploie à l'ère démocratique.
Et puis, la pratique de la généalogie redoublait, comme en écho, les questions d'actualité féministe. Celles-ci se sont égrenées des années 1970 à aujourd'hui : réflexion sur le collectif politique du mouvement des femmes, sur le féminisme au temps de la gauche, sur le débat autour de la parité. Vint alors le moment, inattendu, des charges politiques où les textes sont aussi des interventions directement liées à l'agenda des institutions ou des medias.
La quasi totalité de ces articles et, bientôt, des entretiens répondent à des sollicitations des quotidiens ou des revues à celle qui tentait de suivre dans son travail d'analyse de la pensée féministe l'histoire en train de s'écrire.
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Hubertine Auclert ; pionnière du féminisme
Geneviève Fraisse, Steven C Hause
- Bleu Autour
- La Petite Collection De Bleu Autour
- 22 Mars 2007
- 9782912019622
" De même que les hommes qui ont le goût peuvent envahir la cuisine, les femmes qui y sont instinctivement poussées doivent pouvoir s'occuper de politique. " Signé Hubertine Auclert (1848-1914), que l'histoire retient comme " la suffragette française ". Et pour cause : le vote, pour elle, est la clé de voûte de tous les autres droits. Mais la suffragette se veut une " féministe intégrale ", elle est l'une des rares à revendiquer l'égalité entre les hommes et les femmes sur tous les plans : au travail, devant l'impôt, dans la famille et le mariage, en Algérie... Elle fait toujours par des actions " coup de poing " et en usant, dans ses discours, adresses et écrits, des armes du droit et de la logique. Une logique peu souvent prise en défaut chez cette militante singulière et solitaire, dont " la radicalité, la clarté et la rigueur peuvent encore nous accompagner dans nos réflexions ", écrit Geneviève Fraisse.
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Le privilège de Simone de Beauvoir ; une mort douce
Geneviève Fraisse
- Actes Sud
- 2 Avril 2008
- 9782742773824
A l'heure où l'on célèbre le centenaire de Simone de Beauvoir, Geneviève Fraisse évoque le parcours de celle qui se voyait en "correspondante de guerre" au coeur de l'histoire philosophique, politique et littéraire. Comment Simone de Beauvoir, qui use si souvent du mot de "privilège", place-t-elle son désir de connaître et de se connaître au coeur du privilège de la pensée que le XXe siècle lui a accordé ? Formidable espace que celui de la femme savante, pensante, tout éblouie par ces lumières intellectuelles offertes, enfin sans limites, au sexe féminin. Pourquoi se pose-t-elle alors la question du deuxième sexe, de l'autre sexe ? Pourquoi, surtout, introduit-elle l'idée d'un "devenir" de la femme, d'une histoire peut-être, qui produirait enfin un écart après tant de siècles répétitifs ? Commémorer une grande figure, telle Simone de Beauvoir, n'est pas une affaire d'héritage ou de transmission dans le cadre d'une histoire des femmes, encore fragile, trop peu légitime. Il s'agit, plus sûrement, de découvrir la possibilité d'une appropriation ; il ne faut pas recevoir, mais prendre.
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Clémence Royer, philosophe et femme de sciences
Geneviève Fraisse
- La découverte
- Re-Decouverte
- 5 Septembre 2002
- 9782707138378
Quelle est donc cette femme qui, au XIXe siècle, préféra l'étude à la tenue de son ménage ? Qu'est-ce qui anime cette intellectuelle autodidacte, n'hésitant pas à traduire L'Origine des espèces de Charles Darwin et à en discuter les thèses ? Quel est le secret de cette " féministe " de fait et de conviction plus que d'engagement ? Geneviève Fraisse trace ici un remarquable portrait de cette femme attachante et étonnante.
" Philosophe et femme de sciences " : c'est ainsi que le dictionnaire présente Clémence Royer (1830-1902). Quelle est donc cette femme qui, au XIXe siècle, préféra l'étude à la tenue de son ménage ? Qu'est-ce qui anime cette intellectuelle autodidacte, n'hésitant pas à traduire L'Origine des espèces de Charles Darwin et à en discuter les thèses ? Quel est le secret de cette " féministe " de fait et de conviction plus que d'engagement ? Geneviève Fraisse trace ici un remarquable portrait de cette femme attachante et étonnante. Cette biographie intellectuelle dévoile les nombreux aspects d'une oeuvre éclectique et trop méconnue. En effet, Clémence Royer s'intéresse à la plupart des " nouvelles " sciences en ce siècle bouillonnant : l'économie politique, l'anthropologie, la biologie et la philosophie. Ainsi, son désir d'intelligence de la place des êtres dans la communauté humaine l'a conduite tour à tour à proposer de réformer l'impôt, à disputer avec Darwin, à développer la philosophie populaire, à militer pour l'instruction des femmes.