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Etienne Barilier
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L'Europe a inventé le Beau, et posé son équivalence avec le Bien et le Vrai, ce que ne font pas, du moins pas avec cette rigueur abstraite, d'autres civilisations. Mais si l'Europe a inventé cette triade, elle n'a cessé de la mettre à l'épreuve, de la bousculer, dans ses créations.
Ce que l'Europe met en avant, c'est la relation réelle mais difficile, féconde mais conflictuelle, entre ces trois entités. Cette relation originale est peut-être notre bien le plus précieux. Une sorte de flamme du sacré laissée à la responsabilité des hommes. -
Volontairement cloîtrés au coeur de Rome, les protagonistes de ce livre « jouent » à s'identifier aux grands créateurs du XIXe siècle, Wagner, Liszt ou Nietzsche. Fous du génie qu'ils n'ont pas, ils sentent que le romantisme est une recherche passionnée d'une vérité à laquelle ils sacrifient leur bonheur et leur équilibre. Hors de leur siècle, de leur pays, hors de toute certitude religieuse, ces « inadaptés » sont pourtant l'image de l'homme contemporain, déraciné du sacré, et n'osant plus s'avouer à lui-même sa quête désespérée du Vrai. Confrontés à une femme qui refuse le rôle de sublime prétexte, ces personnages deviendront les rivaux tragiques et pitoyable.
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Jacob Burckhardt : L'art contre les puissances
Etienne Barilier
- PPUR
- Savoir Suisse
- 27 Juin 2024
- 9782889156214
Peu de personnes ont maîtrisé une somme de connaissances comparable à celle de Jacob Burckhardt (1818-1897). Faut-il l'appeler historien ? Historien de l'art ? Le discret auteur bâlois fut l'un et l'autre, non parce qu'il aurait cumulé deux activités distinctes, mais parce qu'il les a bel et bien fondues dans un humanisme qu'il oppose aux puissances instituées, États ou religions, dont il analyse les compromissions historiques à travers l'Antiquité ou la Renaissance sans se priver de les faire résonner avec les bouleversements de son temps.
En cicérone avisé, Étienne Barilier trace un itinéraire éclairant à travers les oeuvres majeures de Burckhardt tout en interrogeant le corpus foisonnant des textes laissés impubliés à sa mort. Il restitue à la fois l'unité et la puissante diversité de sa pensée universaliste, sans dissimuler certaines de ses oeillères, mais en révélant surtout l'insatiable désir de savoir et de comprendre qui a fait de cet humble ermite de la science et de l'art celui que Nietzsche appelait « notre plus grand professeur ». -
Sophie Taeuber : la force du silence
Etienne Barilier
- Presses Polytechniques Et Universitaires Romandes
- Savoir Suisse
- 15 Juin 2023
- 9782889155149
Trop longtemps, Sophie Taeuber est restée dans l'ombre de son mari Jean Arp. Elle-même ne parlait pas - ou bien peu - de son travail artistique, pourtant si singulier. Un paradoxe à partir duquel le subtil portrait biographique qu'en donne Étienne Barilier s'attache à saisir ce que son oeuvre a d'unique.
Cette oeuvre, d'abord, efface la frontière entre «beaux-arts» et «arts appliqués» pour s'incarner dans les formes les plus diverses (peinture, dessin, sculpture, architecture, décoration d'intérieur, tissages, collages, création de marionnettes, expression chorégraphique...). Ensuite, même si elle peut être qualifiée d'abstraite, son abstraction ne procède pas d'un rejet du figuratif, et ne la coupe pas de l'univers des formes concrètes.
À maints égards donc, Sophie Taeuber résiste élégamment aux tentatives de classification. Elle évolue en toute indépendance, sans se laisser asservir par les modes et les mouvements qui agitent l'art de son temps, mais sans non plus rester sourde au bruit et à la fureur du monde. En réponse, elle leur oppose un silence, mais un silence fort, qui fait partie de son oeuvre, et de son mystère. -
Rien ne prédisposait Noor Inayat Khan (1914-1944), délicate fille d'un soufi poète et musicien, et d'ascendance princière, à devenir opératrice radio clandestine à Paris, en 1943, pour le service secret britannique mis sur pied par Churchill afin de combattre les nazis en pays occupé. Accepter une telle tâche signifiait, presque toujours, courir à la mort. Pourquoi Noor l'a-t-elle acceptée, comment s'en est-elle acquittée ? Beaucoup redoutaient qu'elle ne soit trop fragile, trop peu fiable. Elle n'a pas confirmé ces craintes, pas même quand le démantèlement de son réseau la priva de ses camarades et décupla ses responsabilités.
Elle fut cependant capturée, à la suite d'une trahison. Prisonnière, elle fit preuve d'un grand courage, notamment lors de deux audacieuses tentatives d'évasion. Ce récit serre au plus près la réalité historique, se fondant même parfois sur des documents que les biographes de Noor Inayat Kahn ont ignorés. Cependant, il tente de raconter ce que les documents ne peuvent transcrire : la vérité des personnages, amis et ennemis, et, avant tout, la vérité de cette jeune femme naïve et complexe, sacrifiant sa vie en toute innocence, en toute conscience, jusqu'au martyre. -
Leonhard Euler ; la clarté et l'esprit
Etienne Barilier
- PPUR
- Metis Lyontech
- 24 Mai 2018
- 9782889152520
Le public suisse le connaît mal.
Tout au plus se souvient-on de son visage sur l'ancien billet de 10 francs. Mais pour les mathématiciens, à commencer par son célèbre contemporain Pierre-Simon de Laplace, "il s'agit de notre maître à tous". Près de 80 objets mathématiques portent son nom : équations, angles, théorème, constante... Leonhard Euler (1707-1783) a donné un formidable coup d'accélérateur au savoir de son temps, depuis la physique jusqu'à l'astronomie, en passant par la dynamique des fluides et l'optique.
Mais au-delà des nombres, l'homme apparaît comme un génie des Lumières, et l'ouvrage d'Etienne Barilier livre la passionnante trajectoire de cet érudit précoce et prolifique, depuis son enfance dans une famille de pasteur à Bâle et Riehen, jusqu'à sa mort à Saint-Pétersbourg. -
Pour la main gauche : histoire d'un piano singulier
Etienne Barilier
- Premieres Loges
- 14 Avril 2021
- 9782843853722
" Piano pour la main gauche " comble une lacune de la bibliographie française : il constitue la première étude de fond en français du répertoire pour piano pour la main gauche. Son approche est historique (contextualisation des oeuvres, de leurs conditions de genèse et de création, de leurs compositeurs et de leurs interprètes), musicologique (présentation des oeuvres et de leurs traits musicaux saillants) et esthétique (réflexion sur la création contrainte, mais aussi sur le rapport entre les oeuvres pour piano " amputé " et les douleurs des deux guerres mondiales - cause de la plupart des handicaps des pianistes concernés).
Outre le concerto fameux de Ravel et son interprète non moins fameux Paul Wittgenstein, il permet de (re)découvrir un répertoire vaste et méconnu - et notamment une compositrice oubliée par l'Histoire et totalement absente de la littérature musicologique, Angélique Thibault.
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Albert Einstein : l'harmonie du monde
Etienne Barilier
- Presses Polytechniques Et Universitaires Romandes
- Savoir Suisse
- 30 Juin 2022
- 9782889154579
On croit savoir qu'après Einstein, l'espace et le temps ne sont plus ce qu'ils étaient. Mais ce bouleversement radical et vertigineux laisse apparemment intact notre univers quotidien. Dès lors, à quoi bon chercher à comprendre la relativité? N'est-ce pas une affaire de spécialistes? Non: le grand souci d'Einstein fut de décrire au plus près la réalité du monde commun, et d'approcher une énigme qui nous est proposée à tous. Dans ce portrait biographique tout en nuances, Étienne Barilier s'attache à situer le grand savant dans l'histoire intellectuelle et l'histoire tout court. Il s'interroge sur la portée philosophique de sa pensée comme sur le rapport entre la révolution qu'il instaure et d'autres bouleversements qu'aura connus le 20e siècle. Ainsi, la science d'Einstein, pour exacte qu'elle soit, n'en est pas moins une science humaine: à l'intention de tous les hommes.
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La musique dans l'exil, et la musique de l'exil. Comment l'éloignement contraint de leur terre d'origine a-t-il affecté les oeuvres des musiciens qui ont vécu cette épreuve ? C'est à cette question qu'Etienne Barilier tente de répondre dans cet ouvrage, en scrutant les oeuvres qui expriment, voire thématisent l'exil. Selon le contexte historique (insurrection polonaise, révolution russe, stalinisme, nazisme...) ou l'" issue " de leur exil, il évoque ceux pour qui cela n'a pas eu apparemment grande conséquence sur la puissance créatrice (Stravinsky, Schönberg, Milhaud) et ceux chez qui il tarit peu ou prou la veine créatrice (Rachmaninov, Bartók) ; le retour peut être plus ou moins catastrophique (Prokofiev ou, dans des circonstances tout autres, Korngold).
Un exil intérieur peut être contraignant jusqu'à la mort (Chostakovitch, Weinberg, Feinberg); il a été aussi prélude à l'assassinat en camp d'extermination, et suscitant des oeuvres de résistance (Ullmann, Schulhoff). Zemlinsky, Hindemith, Kurt Weill et bien d'autres illustreront ici comment le plus immatériel des arts, la musique, peut incarner le déchirement, la séparation et la permanence d'une identité.
De cette fracture intime que le XXe siècle a lestée de sa douleur propre, Etienne Barilier développe des enjeux de civilisation qui, bien au-delà de la musique, touchent durablement notre époque.
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Pic de la Mirandole n'est pas seulement un fascinant penseur de la Renaissance italienne.
C'est un aventurier qui tue pour enlever la femme aimée. C'est un témoin de la liberté, qui connaîtra la censure, la prison, la mort violente. Le Dixième Ciel fait revivre ce personnage mythique et, autour de lui, le XVe siècle florentin, une époque riche et troublée où notre propre temps peut se reconnaître. " Voyeur privilégié, le lecteur est admis dans l'intimité de l'un des esprits universels de la Renaissance...
Au fil du livre, toutes les grandes questions qui agitaient les esprits éclairés de l'époque sont évoquées et débattues passionnément : qui d'Aristote ou de Platon a raison, la philosophie peut-elle se concilier avec la théologie, quelles sont les limites de la dignité de l'homme et de son libre arbitre, quelle part de vérité contiennent les autres religions que le christianisme, peut-on remonter du multiple à l'unité divine ? ...Un livre impeccable d'érudition, brillant d'intelligence, saturé de culture.
" Bruno de Cessole, Le Figaro
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Le roman a pour décor le Paris du xixe siècle, oscillant entre accalmies et luttes pour la liberté. Marqué par la mort prématurée de ses parents, Louis Lefèvre est élevé par sa tante.
Choyé, le garçon fait pourtant montre d'un caractère farouche et ombrageux. Très jeune, Louis manifeste un don pour la composition et se réfugie dans la musique.
Séduit par un idéal de justice sociale, Louis se joint aux journées révolutionnaires de 1848 et 1871 et rêve d'y consacrer une majestueuse symphonie.
Malgré un talent hors pair, Louis rechigne à rendre ses oeuvres publiques. Son trouble mental s'aggrave : quasi aliéné, rongé par la haine de soi, il détruit ses créations.
Une suite de passions tragiques creuse le gouffre de sa folie :
Chez lui, l'amour du beau s'accompagne de l'attrait irrésistible de la violence qui le poussera à la transgression...
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Ils liront dans mon âme ; les écrivains face à Dreyfus
Etienne Barilier
- Zoé
- 19 Septembre 2008
- 9782881826177
Lorsqu'alfred dreyfus, le 5 janvier 1895, fut dégradé sur la place publique, plusieurs écrivains assistaient à la scène.
Certains, comme maurice barrès et léon daudet, virent en dreyfus le traître parfait. d'autres, cependant, pressentirent son innocence. pourquoioe pourquoi zola, proust, martin du gard, anatole france, charles péguy devinrent-ils des dreyfusards ? et comment le furent-ils dans leur oeuvre littéraire ? car ils ne se sont pas seulement engagés en tant qu'"intellectuels" qui défendent une cause. ils ont pris l'affaire en charge dans leur oeuvre de romanciers ou de penseurs.
Un écrivain, ils l'ont prouvé, n'est pas seulement un styliste ou un fabricant de fictions divertissantes ; il peut aussi être un diseur de réalité, un chercheur de vérité. pourquoioe commentoe le présent essai tente d'approcher cette énigme.
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Etienne Borilier est l'auteur de nombreux romans et essais dont le plus célèbre est un roman historique, Le Dixième Ciel.
Les deux nouvelles de ce petit volume mettent en scène Mozart enfant et Casanova déclinant. Comment se comporte un génie de dix ans, avant, pendant et après un concert, par exemple celui de Lausanne, en 1766? Nous le saurons à la lecture de la lettre retrouvée d'un témoin privilégié. Et Casanova, qui a séjourné dans cette même cité peu d'années avant Mozart, qu'y a-t-il fait de singulier dont ses Mémoires ne parlent guère? Nous le découvrirons en suivant à la trace, un soir de fête, un homme d'aujourd'hui qui lui ressemble trait pour trait.
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Fils de pasteur, et de santé fragile, dans un village des années 1950, l'auteur fait du monde et de ses rudesses, mais aussi de la religion et de ses exigences, une expérience anxieuse. Dieu, appelé au chevet de l'enfant malade qu'il était alors, ne s'y est pas rendu.
Soixante ans plus tard, son épouse sera victime d'une maladie mortelle, et Dieu n'aura pas cillé davantage. Cependant, cette épouse était croyante. Mais sa foi fut heureuse. Elle ne voyait pas la douleur partout, et n'en faisait pas un argument. L'amour ne lui était pas blessure. Pour elle, Dieu n'était pas absent : il suffisait d'aimer la vie.
Revenant sur certains événements marquants de son existence, abordant avec simplicité de grandes questions comme celle du Mal, de la mort, de la foi ou de l'amour, Étienne Barilier nous livre ici un texte intime et lumineux, qui bouleverse et nous retient encore bien après sa lecture.
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Au cours d'un festival d'été, dans le sud de la France, une jeune pianiste chinoise joue Scarlatti, Brahms et Chopin. Subjugué, un critique musical salue en elle la plus grande pianiste d'aujourd'hui. Un autre critique, ironique et distant, dénonce chez la même pianiste un jeu sans âme, fait d'artifice et d'imitation. Les deux journalistes se disputent à grand renfort de blogs et de courriels. Ils se connaissent de longue date, et leur querelle esthétique se double d'un conflit plus intime. Choc des egos plutôt que de civilisations ? Si l'on peut parfois le soupçonner dans leurs échanges de plus en plus vifs, il faut surtout voir dans ce livre une réflexion sur la musique occidentale et la possibilité ou non qu'elle soit interprétée de façon magistrale par des musiciens d'une autre culture.
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A dix-huit ans, nous étions tout bouclés, terminés, emballés, prêts à l'expédition dans le temps, prêts pour le pensum répétitif des années.
Nous n'avons fait dès lors que tirer la conséquence de nous-mêmes, ou la traîner plutôt, comme l'escargot traîne sa bave. la fête des lumières est un récit tendu entre deux moments, et deux générations : 1968 et 2001. l'histoire se passe à lausanne, à paris et au japon, au coeur d'un groupe d'amis qui, à dix-huit ans, assistent de loin aux événements de mai - et d'août - 1968. deux d'entre eux sont amoureux de la même camarade, sophie, héroïne évanescente mais inquiétante, habitée par ses lointaines origines japonaises.
Quarante ans plus tard, ils se retrouvent tous, lors d'une fête oú ils se jaugent, observent leurs amours et leurs enfants, leurs idées d'hier et d'aujourd'hui. engagés à droite ou à gauche, jouisseurs ou cyniques, idéalistes ou réalistes, passionnés ou calculateurs, ont-ils changé ? un drame, qui frappe la jeune génération, vient leur révéler durement que le monde, lui, s'est transformé.
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Dans un hôtel du Lido, près de Venise, le narrateur (orphelin) échoué là avec son grand-père qu'il appelle Père, tombe follement amoureux. Un amour éperdu et double. Pour Anne, pensionnaire dans son hôtel, et pour Anna, hôte d'un palace proche. L'une de son âge, l'autre pourrait être sa mère. Ce décor n'est pas loin d'un film de Claude Chabrol.
Anne l'attire par ses regards sournois, ses vols effectués quasiment sous ses yeux, sa souplesse et les rapports hargneux qu'elle entretient avec ses parents. Anna par sa beauté et la manière somptueuse de suggérer une vie de souffrance. Anna est entretenue par un homme fortuné.
Dans ce roman aux développements psychologiquement haletants de bout en bout, l'auteur mêle habilement la présence du tableau de Véronèse, Jeune homme entre le Vice et la Vertu, que le narrateur découvre à Venise. Cette oeuvre révèle le présent, Véronèse permet la distance fine et critique de l'art pour comprendre ce double amour bouleversant et intrigant.
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Alfred Métraux ; ou la terre sans mal
Etienne Barilier
- Presses Polytechniques Et Universitaires Romandes
- 9 Janvier 2020
- 9782889153305
Il était temps que la vie et l'oeuvre d'un des plus grands ethnologues du vingtième siècle, Suisse de naissance et nomade par vocation, soient honorées par un ouvrage d'ensemble. L'Île de Pâques, Le Vaudou haïtien, les Incas : ces oeuvres majeures ont fait date et gardent toute leur valeur aujourd'hui. De haute qualité scientifique, elles témoignent d'une sympathie profonde pour les civilisations qu'elles font revivre. Car aux yeux de Métraux, l'ethnologie est une science humaine, au sens le plus fort et le plus plein du terme.
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Les enfants-loups ; jeunesse et liberté et de Le coeur et la raison
Etienne Barilier
- Zoé
- Mini Zoe
- 23 Avril 1999
- 9782881823138
Deux conférences qui ont pour point commun la question de l'éducation. " Etienne Barilier me paraît aujourd'hui donner l'exemple d'une attitude intellectuelle fondée sur une éthique de la parole, faite de rigueur dans la pensée, de responsabilité dans l'engagement, de confiance dans le dialogue. " (C.R.) Postface de Claude Reichler
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Ayant vécu à la charnière entre Lumières et modernité, Lord Byron était un homme hautement paradoxal : il apparaît sans conteste comme un des pères fondateurs du romantisme, et pourtant son oeuvre maîtresse, Don Juan, ne cesse de moquer ce même romantisme. Sa vie fut riche de scandales autant que d'engagements, de défis à la morale et de courage physique, d'égoïsme féroce et d'altruisme admirable. C'est cette personnalité contradictoire, insaisissable mais d'une sincérité désarmante qu'Étienne Barilier s'attache à cerner, en suivant les étapes d'une carrière brève mais fulgurante, qui laissa sur toute l'Europe une marque profonde. Une carrière où les quatre mois passés en Suisse, en 1816, furent essentiels. Il y écrivit le troisième chant de Childe Harold, le Prisonnier de Chillon et le début de Manfred : autant d'oeuvres qui dessinèrent la figure du héros romantique. Et c'est en Suisse aussi que le poète rencontra, outre Shelley et Madame de Staël, des Italiens et des Grecs qui le rendirent attentif à la cause de la liberté de leur pays, et le poussèrent à s'engager pour elle.
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